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31 juillet 2010 6 31 /07 /juillet /2010 13:18

vdvlogo.pngC'est un petit val qui mousse de rayons... Pour cette 28ème édition des vendredis du vin, le thème retenu par notre monomaniaque préféré (tout le monde aura reconnu Patrick…) est bien de saison : l’œnotourisme. J’ai choisi de vous relater mon passage au domaine Val Joanis, où le hasard avait conduit mes pas voici cinq ans. Ma fille participait à une randonnée équestre avec le club de Pertuis, nous avions donc une petite journée à passer à proximité, mon épouse et moi. Comme je m’enquis d’un domaine à visiter, on me conseilla Val Joanis, à la sortie du bourg, sur la route de Villelaure.

 

Impossible de le manquer, le chemin est en effet balisé par de larges panneaux. Il fallut cependant faire plusieurs kilomètres d’une route bien chaotique, avant de découvrir un magnifique domaine composé d’une bastide du 18ème Siècle et de dépendances plus modernes, mais construites dans le respect de l’harmonie des lieux. L’accueil par un concert de cigales fut des plus charmants. Je devais cependant un peu déchanter en pénétrant dans le bâtiment, puisque le visiteur passe par une boutique proposant d’innombrables objets autour du vin et … du jardinage (j’allais bientôt découvrir pourquoi). « Piège à touriste » fut ma première pensée. Mais puisque nous étions là de notre plein gré et qu’une dégustation nous était proposée par une charmante étudiante au délicieux accent anglais, je n’allais pas m’enfuir !

 

Bien m’en pris. Je n’ai pas de souvenir précis des rosés et des blancs du domaine, seulement de leur richesse aromatique dénuée de toute lourdeur, des vins fruités et très équilibrés. J’ai craqué pour un Viognier 2004, issu d’une sélection parcellaire et classé en vin de pays, aux très délicats arômes fumés, mêlant fruits blancs et fleurs d’acacias. Un vin que je servais généralement en apéritif et qui a toujours enthousiasmé mes convives. Trois vins étaient proposés en rouge (Syrah majoritaire, avec un peu de Grenache), à l'époque en AOC Côtes du Lubéron, aujourd'hui AOC Lubéron. La cuvée générique 2003, aux puissants arômes de cassis, mais un peu trop marquée par le bois et la chaleur du millésime. La réserve « les Griottes » 2001, à la robe très dense, m’a réellement emballé. Le nez offrait un chaleureux bouquet de fruits rouges, d’olives noires et de garrigue. La bouche était très ronde, gourmande, le vin suave tout en se montrant structuré, bref un superbe équilibre que l’on trouve peu dans cette région. Plus puissant, et à nouveau avec une sensation alcooleuse un peu trop forte, la « Réserve du chanoine Trouillet » m’a à nouveau moins plu.

 

Nous avons également eu des informations sur le travail (titanesque) réalisé par Jean-Louis Chancel (frère de Jacques Chancel) depuis la fin des années 70 pour faire revivre le domaine : une histoire largement décrite sur le site Internet du domaine. Nous sommes également attardés dans le superbe jardin créé de toutes pièces par Cécile Chancel. Un jardin qui s’articule en trois terrasses construites avec les pierres d'un ancien bassin romain et protégeant légumes, roses, iris du mistral. On y trouve notamment une rangée de platanes rapportés du Mont Athos, et une impressionnante tonnelle, créée à partir d'un couloir à autruche du 19ème Siècle. Un jardin aujourd’hui classé, qui vaut à lui seul le détour.

 

Pas de photos des bouteilles achetées, il ne m’en reste malheureusement plus, car bien qu’ayant un bon potentiel de garde, la gourmandise a depuis eu raison de ma caisse de « Griottes ». Ce pourrait être une bonne raison pour y retourner prochainement…


 

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25 juin 2010 5 25 /06 /juin /2010 06:27

 

vdvlogo.pngTrouvez-moi un Vin Médecin de l'Amour ! Voilà le crie de ralliement de Michel, président de la destinée de la 27ème édition des Vendredis du Vin, et auteur du Blog pour le vin.Que je comprenne bien le thème, il ne s’agit pas du vin qui accompagne l’amour, auquel cas j’aurais pu renvoyer à mes propositions de vins et de livres pour la dernière Saint-Valentin. Michel précise bien qu’il cherche « un philtre qui guérit ses petites misères sentimentales, celui qui raccommode les cœurs en peine, qui chasse le spleen amoureux, qui soigne les affres de l'éloignement de l'être cher, qui rafistole les crises de manque et qui soulage le vague à l'âme tout en permettant de penser à Elle... ou à Lui. » Tout un programme en somme !

 

Partons donc à la recherche de ce philtre. Il est très certainement rouge, symbole de la passion. Il rappelle nécessairement la puissance des sentiments et la tendresse de l’étreinte. Il est sensuel et toutefois un peu rugueux, il est doux mais sans être doucereux. Chaleureux, tendre et fort, c’est un vin rare et précieux, mais point élitiste. Il se donne en effet sans réserve à qui sait l’accueillir. Il est consistant et long, son souvenir ne s’efface pas aisément à qui l’a gouté. Je pencherais volontiers pour un Banyuls, et pourquoi pas à un « muté sur grain » de la Rectorie ?

 

mute la rectorie 

« L'âge des vignes, la maîtrise des rendements, le maintien des cépages originaux... C'est par ces moyens simples que nous pouvons rester en harmonie avec l'identité de ce terroir » ... c’est ainsi que les frères Parcé décrivent la philosophie qui guide leur travail dans ce vignoble familial. Un vignoble qui s'accroche aux pentes rudes du bord de mer. Après une macération du grenache de quelques jours, on stoppe la fermentation en ajoutant au moût une petite quantité d'alcool neutre. Un amour un peu contrarié donc, mais on laissera ensuite la fermentation se poursuivre pendant deux ou trois semaines. Une alchimie qui produit un élixir dont les arômes de fruits rouges se marient parfaitement au gras, au volume et à l'onctuosité des tanins du grenache. L'accord avec le chocolat est un grand classique, mais si possible avec un taux élevé de cacao. Douceur et amertume se conjugueront ainsi jusqu’au bout de votre dégustation, le second s’effaçant progressivement, à mesure que se ravivera le tendre souvenir de l’être aimé.

 


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30 mai 2010 7 30 /05 /mai /2010 19:59

vdvlogo.pngCe 26ème rendez-vous des vendredis du vin (oui, je sais, nous sommes dimanche, mais on ne va pas se fâcher entre copains) est donc consacré aux vins de copains. Une notion éminemment subjective, puisque c’est bien sur ces critères que l’on choisit ses copains : « parce que c’était lui, parce que c’était moi » disait Montaigne pour expliquer l’amitié. J’ai cherché en vain le terme dans le Dictionnaire de la langue du vin. Il y a bien le Petit Lapaque des vins de copains, sur lequel je reviendrai très prochainement. Il y a également les Meilleurs vins de copains de Bettane et Desseauve, qui les définissent comme étant délicieux et accessibles, avec un charme immédiat et une fraîcheur de constitution certaine.

 

Oui, ça ressemble assez à mes copains (dis-moi qui tu hantes …) et à l’idée que je me faisais de cette notion. Anne-Laurence, instigatrice de ce joli thème, abonde dans le même sens. Pour elle : « c'est le vin de soif, le vin gouleyant, le vin de plaisir, de partage, le vin convivial qu'on ouvre comme ça hop, à l'improviste, le vin qui convient aux initiés comme aux non-initiés, le vin qu'on boirait presque au goulot, le vin qui nous fait regretter, une fois la bouteille terminée, qu'il n'ait pas été en magnum ». Qu’à cela ne tienne, on en ouvrira une autre : le vin de copains, c’est comme les copains, ça marche au-moins par deux !

 

fiefsvendeens.jpg

 

Ce sont donc deux bouteilles que j’ai partagées avec un copain à cette occasion. Choisies dans une appellation dont les vins répondent généralement bien à la définition ci-dessus : les Fiefs Vendéens. Le climat océanique y offre un ensoleillement idéal pour faire mûrir Gamay, Cabernet franc, Pinot noir, Négrette en rouge, Chenin, Chardonnay, Grolleau gris, Sauvignon et Melon en blanc. Les vins sont généralement fruités, souples, gouleyants, sans pour autant manquer de structure, bref des copains dont la compagnie m’est toujours agréable.

 

Et ces deux là ne nous ont pas déçus. Le domaine Saint-Nicolas se situe sur la commune de l'Ile d'Olonne, en bordure d'anciens marais salants du Pays des Olonnes. Thierry Michon y cultive la vigne en bio-dynamie depuis 15 ans. Cette cuvée Reflets, estampillée 2007 et issue de Pinot noir et de Cabernet franc, offre de très jolis arômes de fruits rouges, très légèrement caramélisés. Le vin est suave et concentré, grâce notamment à des rendements très faibles, de 20 hl/ha, très loin de la norme des 50 à 60 de l’appellation. Rendements limités, vendanges manuelles, démarche raisonnée, c'est également une approche qualitative et respectueuse de l’environnement qui prévaut au domaine Aloha. Samuel Mégnan, vigneron et surfeur, ambitionne avec cette cuvée Version Rouge, de nous offrir un vin sur le fruit, gourmand, facile à boire et souple. Pari réussi pour ce millésime 2007, issu de Pinot noir et de Gamay.

 

Les Fiefs Vendéens sont une appellation que je trouve assez méconnue, injustement comme le montrent ces deux belles bouteilles. On aurait cependant tort de la limiter à des vins de soif. Les domaines Saint-Nicolas et Aloha produisent par exemple des vins plus charpentés, taillés pour la garde.

 

Voir les blogs : du domaine Saint-Nicolas , du domaine Aloha .

 

 


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30 avril 2010 5 30 /04 /avril /2010 08:13

vdvlogo.pngLes Vendredis du Vin, VDV pour les intimes, sont repartis ! Remercions Iris (Domaine de Lisson) d’avoir pris l’initiative de relancer ce rendez-vous mensuel de partage entre blogueurs, et Matthieu (Méchant raisin) d’en assurer la présidence. Les vins demi-secs sont à l’honneur ce mois. Ma première idée fut de piocher dans mes Alsaces Vendanges Tardives. Mais, pris dans l’ambiance printanière que nous apportent enfin les premiers rayons de soleil, j’ai préféré m’orienter vers une bouteille moins réputée. Un vin sans-façons qu’on ouvre spontanément quand un copain passe à l’heure de l’apéritif ou quand une copine vous apporte une tarte à la première rhubarbe du jardin. Un vin qui s’accorde aux premières envies de déjeuners dans l’herbe, aux robes qui s’allègent et aux cœurs qui s’égaient.

 

Valogne1   Valogne2   Valogne3

 

Jeune vigneron récemment installé dans la nouvelle, mais ô combien historique AOC de l’Orléanais, Edouard Montigny exploite aussi une vigne classée en vin de pays du Val de Loire : le Domaine de Valogne. Impossible de taper à côté du thème de ce vendredi avec ce demi-sec 2007 issu de sauvignon gris, car c’est écrit dessus en toutes lettre : « demi-sec ». Sa couleur dorée est soutenue, tirant doucement vers l’ambre clair. Le nez est très agréable, mêlant les fleurs d’aubépines aux genêts, l’ensemble étant légèrement caramélisé. Des arômes d’amande, mais également des notes un peu vertes complètent cette palette en bouche. L’accord avec un bleu peu corsé (ici une fourme d’Ambert) est très réussi, ainsi que son flirt avec une tarte à la rhubarbe. Pas très long en bouche, mais agréablement rafraichissant, c’est un vin léger et délicatement parfumé, parfait pour saluer l’arrivée des fleurs de printemps.

 

 

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26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 07:41
Corny-Sur-Moselle ouvrira son 12ème Grand Salon des Vignerons ce week-end.

corny2010.jpg
250 vins y seront proposés par 35 vignerons venus de 15 régions de France. Parmi les exposants, vous trouverez notamment :
  • Chateau Sainte-Anne (Bandol)
  • D. & R. Bourgeon (Givry)
  • C. & C. Maréchal (Pommard)
  • Domaine de Souch (Sud-Ouest)
  • Lilbert & fils (Champagne)
  • M. Richaud (Cairanne)
  • Domaine du Deffends (Provence)
  • Domaine de Belliviére (Jasnières et Coteaux du Loir)
  • Domaine Plageoles (Gaillac)
  • Château de Vaux (Moselle)
  • La Revue Le Rouge & Le Blanc
  • ... etc, etc !

Salle Paul Goret à CORNY-SUR-MOSELLE (entre Metz et Pont-à-Mousson). Ouvert le 27 et 28 février de 9h à 12h30 et de 14h à 18h. Entrée : 8,50€ (avec un verre à dégustation offert).

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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 22:11
Thème innovant pour cette 22ème édition des Vendredis du Vin : associer un plat non à un, mais à deux vins, qui plus est deux vins très différents. Cette malicieuse dualité, battant en brèche l'idée qu'il y aurait un vin idéal par plat, nous est proposée par Philippe Rapiteau, de la Pipette aux quatre vins (deux fois deux en somme). J'ai volontairement choisi deux vins d'entrée de gamme pour démontrer (s'il en était besoin) que le plaisir gastronomique peut être dupliqué à moindre frais. Je les ai également pris dans une même région, offrant suffisamment de diversité pour permettre des contrastes intéressants.



Le plat ? Des calamars à l'encre : une recette, aimablement fournie par Marmiton, également emprunte de dualité. D'abord frits à l'huile d'olive puis mijotés avec de l'ail et leur encre, les calamars finissent leur cuisson au four, sur des demi-poivrons (rouges et jaunes) et couverts d'un petit soufflé au persil. Une malheureuse manipulation de l'appareil photo (à moins que les vins n'aient pris le dessus sur les calamars sur la carte mémoire ?) ne me permet pas de vous montrer le plat ...




Le rouge ? Marmiton conseille un vin rouge, Grave ou Anjou village, j'ai choisi le Côte-du-Rhône générique de Marcel Richaud 2007. Un robe violacée, un nez de fruits rouges (cerises) et une bouche assez puissante de fruits noirs (cerises noires, mures), voire d'épices (poivre) offrant une belle tenue face à ce plat qui associe des goûts forts.


Le blanc ? Château de Saint-Cosme (le plus vieux domaine de Gigondas, appartenant à la famille Barruol depuis 14 génération) également un Côtes-du-Rhône générique, millésime 2007 cette fois. Une robe d'un très léger trouble, que j'interprète comme le résultat d'une filtration minimale, un nez très riche où explosent les fruits (agrumes, ananas, pommes, pêche, poire) et les fleurs (d'acacias et d'amandiers), la bouche également très riche et le gras de ce vin (sans aucune lourdeur) en font un autre excellent compagnon de route pour mes calamars.




Expérience concluante à tout point de vue : tant par l'intérêt des accords que par l'excellent rapport qualité/prix des deux vins.



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22 janvier 2009 4 22 /01 /janvier /2009 22:44

Le thème de cette 21ème rencontre des vendredis du vin nous fait sortir de la liste des dix premiers pays producteurs de vins. Puisqu’il faut voyager, autant aller aux antipodes ; et puisqu’il faut sortir des grands, autant aller voir un vraiment petit ! Avec une superficie inférieure à 10.000 ha et une production de 600.000 hl, la Nouvelle-Zélande représente moins d'1% du vignoble mondial. Un lilliputien, mais qui a su se faire reconnaitre au niveau international et qui croit à grande vitesse. Le nombre de domaines viticoles a presque triplé en moins de dix, faisant de la viticulture l’un des secteurs d’activité les plus dynamiques du pays. Son potentiel de développement est important, au vu des nombreux terroirs dont la qualité est encore insuffisamment exploitée.

 

Les six principales régions viticoles, aux paysages souvent magnifiques, sont :

  • Sur l’île du Nord : Northland (la plus petite, bien qu’elle ai vu les premières vignes néo-zélandaises, plantées par un évêque français en 1819), Hawkes Bay (seconde région en superficie, avec des sols très variés), Auckland et Wellington.
  • Sur l’'île du Sud : Marlborough (aujourd’hui la plus grande, bien que les premières vignes n’y aient été plantées qu’en 1973) et Central Otago (région viticole la plus au Sud du monde).

On ne sera pas surpris que cette viticulture qui adopte le plus souvent le « style international » cultive essentiellement les cépages dits « internationaux » : chardonnay (pour un quart de la superficie), riesling, pinot gris, sauvignon blanc en blanc, cabernet sauvignon, cabernet franc, merlot, syrah, pinot noir en rouge.

 

 

 

J’ai jeté mon dévolu sur un désormais grand classique néo-zélandais : un Cloudy Bay Sauvignon Blanc, millésime 2007. Cette winery, qui appartient désormais au groupe LVMH, s’est distinguée en 1985 à Londres, où ce sauvignon remporta un concours international de vins. L’image d’Epinal (ou de Wellington) à base de moutons, kiwis et rugby était à revoir, la Nouvelle-Zélande entrait désormais dans la liste des pays à prendre au sérieux aussi en matière de vin. De la matière justement, ce Cloudy Bay pourrait en apporter un peu plus. Certes son nez est très riche, offrant des fruits frais (fruits blancs, abricots, agrumes) sous sa capsule à vis. Un petit passage en carafe lui permet de développer toute cette palette aromatique et de perdre son gaz. En bouche, il offre une fraîcheur végétale caractéristique du sauvignon, voire une pointe de minéralité en finale. Globalement, un vin très plaisant, qui s’aborde aisément, pas fatiguant comme beaucoup de vins « internationaux ». Mais aussi un vin sans grande profondeur en comparaison de nombreux sauvignons de Loire, surtout dans cette gamme de prix (plus de 20 €).

 

Enfin, sans boire d’étiquette, celle du Cloudy Bay m’émeut tout de même par la sobriété et la suggestivité de son design, inspiré par les Richmond Ranges. Le site Internet de la winery (www.cloudybay.co.nz) est de la même veine. On vous demandera juste votre date de naissance et votre pays pour vous laisser entrer ou non sur le site …

 

 

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26 décembre 2008 5 26 /12 /décembre /2008 18:37

Thème libre, autour du plaisir du partage pour cette dernière rencontre des vendredistes du vin. Alors j’ai souhaité partager avec vous les vins dégustés lors de la dernière soirée de l'année avec mon club, le Grand Cep, avec un thème de saison : autour de quelques vins moelleux et liquoreux, permettant d’explorer différentes méthodes d’obtention de ces vins, ainsi que leur très riche palette aromatique.

 

 

De gauche à droite sur la photo de famille :


  • Alsace Gewurztraminer Vendanges Tardives 2006 d’André Ostertag, lieu-dit « Fromholtz ». Arômes de fruits blancs (pêche et coing) et de fruits exotiques (kiwi et litchi, caractéristique du cépage). Miel d’acacia, voire terpène et point d’herbe et de réglisse. Un vin tout en finesse, sans la sucrosité excessive qu’on trouve parfois dans les gewurtz VT.

 


  • Jurançon Domaine Bellauc 2005. Une couleur plus soutenue et un premier nez piquant (un peu soufré * , mais passant vite à l’aération) distinguent de prime abord ce vin du précédent. L’attaque est assez douce, puis le milieu de boche explose magnifiquement en fruits à coque grillés et caramélisés, pointe de coing et de beurre. Grande longueur, avec une petite acidité en fin de bouche.

* : voir les commentaires de l'article 



  • Sauternes Château Cru Barréjats 2000. Couleur vieil or très soutenue. Un vin terrien, plus minéral, avec un nez d’encaustique, de miel (mais de miel de forêt et non plus d’acacia) et de fruits confits. L’attaque apporte à nouveau de la terre, de la cire et des fruits confits. Le milieu de bouche est ample, plein et développe à nouveau toute sa palette. Fin de bouche réglissée (vient de l’élevage en barriques).

 


  • Jura Vin de Paille, Caveau Robelin, 2000. A nouveau une couleur très soutenue. Des arômes de pâte de fruit (quetsches, prunes, ...). Une bouche rappelant également les fruits à noyaux, avec des saveurs cacaotées.

 


  • Arbois trousseau, « L’Opportun » de Stéphnae Tissot, 2006. La couleur orangée et surtout les reflets rosés trahissent le cépage : il s’agit d’un rouge (trousseau) vinifié comme un blanc liquoreux. Nez d’abricots et d’agrumes confits. Une acidité importante, bien équilibrée par le sucre, apporte une grande fraicheur à ce vin original et rare (seulement 800 demi-bouteilles ont été produites). Cette fraicheur, alliée à sa légèreté (seuls 10,5° d’alcool) en font un vin idéal pour finir la soirée.

 

Enfin, la fête n’aurait pas été complète sans le menu spécialement concocté à cette occasion par François, le chef de la Mosca Libre, premier restaurant bio et équitable à Paris, qui nous accueillait ce soir-là.

 

 

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15 décembre 2008 1 15 /12 /décembre /2008 23:03

J’ai eu le plaisir et le privilège de participer le mois dernier à une dégustation de vieux Sylvaners, organisée par l’Œnothèque Alsace et la Confrérie Saint-Etienne. Le Sylvaner ? êtes-vous en droit de vous demander, ne donne-t-il pas des vins légers, fringants, agréablement fruités quand le rendement n’a pas été trop poussé, ce qui est malheureusement trop souvent le cas ? Des vins sans prétentions, de soif quand ils sont bien faits, de lendemains migraineux dans le cas contraire, mais en aucun cas des vins de garde ?

 

Vous avez raison pour plus de 9 bouteilles sur 10. Car trop rares sont les vignerons qui respectent ce cépage, conduisent la vigne avec des rendements faibles et le travaillent amoureusement à la cave. Loin de l’exubérance d’un Gewurztraminer ou du chatoiement d’un Pinot gris, le Sylvaner est un introverti, il aime s’effacer devant son terroir et ne se révèle qu’à celui qui sait prendre la patience de l’écouter. C’était assurément le cas de ces vignerons et caves coopératives qui ont confié depuis de nombreuses décénies leurs plus belles bouteilles à la Confrérie Saint-Etienne, nous offrant ainsi le privilège de cette dégustation où nous sommes retournés plus de cinquante ans en arrière, autour de quelques bouteilles dont il ne reste parfois, en tout et pour tout qu’une dizaine d’exemplaires en ce monde. Car bien peu d’amateurs ont pensé à garder leurs Sylvaners …

 

Le relatif désamour des Alsaciens pour le cépage qui leur ressemble pourtant le plus se matérialise notamment par la baisse de sa superficie. D’un tiers du vignoble dans les années 60, essentiellement plantés sur des coteaux, il n’en représente plus que 14 %. Hormis pour le Zotzenberg, et encore, seulement depuis un an, il n’a même pas le droit de citer dans les grands crus. Pourtant, les évolutions climatiques et la recherche croissante de vins exprimant un terroir plutôt que de se conformer à un goût international standardisé, vont certainement amener à le redécouvrir et à lui offrir toute la reconnaissance qu’il mérite.

 

Mais assez parlé, place au Sylvaner !

 



 

  • 1994 : Jean Paul Ecklé (Katzenthal). Robe brillante et claire. Nez de pêche, d’abricot, voire de fruits exotiques. Bouche fine avec un joli gras, légère sur-maturité (qui ne correspond pas à la « vérité » du Sylvaner.

 

  • 1989 : Jean Pierre Bechtold (Dahlenheim). Robe également très brillante. Nez très herbacé, moins fruité que le précédent, notes minérales, voire fumée. Beaucoup de corps en bouche, une structure plus acide, plus complexe que le précédent, pour un millésime très chaud en Alsace. Pointe de camphre en finale.

 

  • 1982 : Michel Laugel (Marlenheim). Robe très claire, presque délavée. Nez végétal avec une pointe javellisée désagréable. Peu de corps, voire aqueux en bouche. Peut être un problème de conservation sur cette bouteille.

 

  • 1982 : Auguste Hurst (Turckheim) - Brand (terroir classé en Grand Cru). Robe également très claire, comme pour toutes les bouteilles qui suivront.  Nez très complexe de fruits (cassis) et d’herbes (buis). Bouche très riche de fruits (abricot, voire pêche et poire). Un millésime très productif en Alsace, mais donnant des vins de très bonne garde, comme le démontre ce Sylvaner issu d’un très beau terroir.

 

  • 1978 : Wantz (Barr). Un nez très puissant d’herbes, de foin, du buis et de poivre. Bouche minérale, acidité fine et étonnante longueur, complètent le portrait de ce jeune homme de 30 ans après sa naissance.

 

  • 1974 : Cave coopérative de Westhalten. Une année plutôt moyenne où cette cave coop tire admirablement son épingle du jeu. Un nez certes très en retrait, un peu beurré et mentholé. Mais une bouche puissante et très complexe, mêlant la réglisse à un cocktail d’herbes. Des raisons sans-doutes issus du Zinkœpflé.

 

  • 1973 : Paul Blanck (Kientzheim). Nez floral et herbacé, avec notamment des notes de persil, difficiles à marier en gastronomie. Bouche élégante légèrement tannique.

 

  • 1966 : Union Viticole de Centre-Alsace (UVA - Colmar). Etonnante robe vieil or. Caractère herbacé très fort pour le nez : foin et herbes fraiches. Beaucoup de volume en bouche, du gras et une belle structure, même si ce vin de négoce, donc issu d’un mélange, fait perdre le caractère fondamental du cépage.

 

  • 1964 : Cave coopérative de Westhalten, 10 ans avant le précédent. Nez fermentaire. Une pointe d’oxydation donne des notes de poivron et de curry. L’ensemble est très agréable.

 

  • 1961 : Emile Boeckel (Mittelbergheim). Un caractère épicé à nouveau très fort, également dû à une légère oxydation. Ce caractère oxydé devient rapidement plus fort et assez désagréable. Dommage pour cette bouteille dont on suppose qu’elle est issue du Grand Cru Zotzenberg.

 

  • 1961 : Cave de Turckheim - Brand (terroir classé en Grand Cru). Nez avec une pointe de menthol. Bouche dense, riche, au caractère très tranché (lié à l’acidité) très caractéristique du Brand.

 

  • 1957 : Trimbach (Ribeauvillé). Robe claire mais au très léger trouble. Premier nez d’étable, avant que n’arrivent les notes d’aneth et de maggi (une plante aromatique locale). Bouche citronnée, caramel au beurre et amandes grillées. Une insolente jeunesse pour ce vin qui dépasse le demi-siècle !

 

  • 1953 Cave coopérative de Benwihr. A nouveau un vin étonnamment riche et complexe : nez d’herbes caramélisées, de noisettes grillées, de caramel salé, voire de poire caramélisée. Du gras en bouche, trahissant la chaleur du millésime.

 

  • 1952 : Willm (Barr). Nez de feuilles épicées verveine, tilleul, pointe poivrée. Superbe équilibre en bouche, structuré, tendu et rond à la fois, pour un millésime considéré pourtant comme moyen. Mais issu d’un beau terroir, puisque que le vin viendrait du Clos Gänzbronnel, situé sur le Grand Cru Kirschberg de Barr.

 

  • 1951 : Willm (Barr). Un an d’écart, mais une impression moins nette pour ce millésime par rapport au précédent. Il offre néanmoins une belle palette aromatique : musqué, voire iodé, buis et herbes mouillées.

 

Je laisse volontiers la parole à Pierre Seltz  pour conclure cet article : « Il n’y a pas de mauvais Sylvaner, mais un met qui ne lui convient pas, tout comme il y a des viticulteurs qui ne savent pas écouter son message. Trop longtemps sous-estimé, le Sylvaner, encensé par des vignerons respectueux, peut atteindre la noblesse des grands blancs de ce monde » (extrait de son livre Voyage dans le monde du vin).

 

 

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31 octobre 2008 5 31 /10 /octobre /2008 08:04

C’aurait pu être le cri de ralliement de cette 19ème rencontre des vendredis du vin. A poil, c'est-à-dire sans aucun additif, notamment sans souffre, ce fameux SO2, allias dioxyde de soufre, anhydride sulfureux ou encore E220. On voudrait nous faire croire que son usage est indispensable pour stabiliser et conserver le vin. C’est vrai que certains vignerons qui ne maîtrisent pas suffisamment leur métier ont pu mettre sur le marché des vins ayant tourné. Mais c’est là une exception, car la grande majorité des vignerons qui décident de se passer du souffre savent que cela requiert des conditions draconiennes de travail : avoir des raisins équilibrés et parfaitement sains, mettre très rapidement en cuve après la vendange (pour éviter leur oxydation et les mauvais départs en fermentation), maintenir tous les outils du chai en parfaite propreté, contrôler de manière très rigoureuse la température des cuves, ...

 

Quelques « grands » critiques se permettent de descendre toute la viticulture dite « naturelle » au prétexte qu’une minorité produit des vins décevants. Alors pourquoi n’attaquent-ils pas la viticulture « conventionnelle » alors que la majorité y fait des pinards sans intérêts, qui plus est en massacrant notre environnement ? Mais je ne m’étendrai pas d’avantage sur la polémique qui enfle autour des vins sans souffres, pour aller droit à l’essentiel : les deux vins dégustés pour l’occasion.

 

Une dégustation qui a pu être un peu déroutante pour certains, tant leur style peut s’éloigner de ce que l’on a l’habitude de boire. Il n’est pas rare que ces vins pétillent (très peu pour le premier, davantage pour le second), petit problème qui n’est est pas un, puisqu’il suffit de les carafer, ce qui leur laisse également le temps de développer pleinement la richesse de leur bouquet. Les vins sans souffre nous rappellent, bien plus que tous les produits prêts à boire, que le vin est un être vivant. Il faut prendre quelques précautions durant leur transport et leur stockage. Et une fois la bouteille ouverte, il faut laisser le vin s’installer, ne pas le presser pour qu’il puisse nous raconter son histoire en toute confiance.

 


 

Nuit d’Ivresse 2006 :

Catherine et Pierre Breton font partie des références incontournables en Bourgueil. Ils élaborent plusieurs cuvées prestigieuses, comme les Perrières ou le clos Sénéchal, démontrant s’il le fallait que les Bourgueils sont de grands vins de garde. Baptisée « Nuit d’ivresse », leur cuvée sans souffre offre un nez complexe de cassis, mêlé de réglisse, de truffes, voire d’une pointe de poivre, finalement assez caractéristique du cabernet franc. En bouche, elle se révèle soyeuse, presque onctueuse, mais pas molle, car soutenue par une bonne structure.

 

Le Raisin et l’Ange - Hommage à Robert 2005 :

Installé au Mas de la Bégude depuis maintenant 25 ans, Gilles Azzoni produit des vins de pays de l’Ardèche et des Coteaux de l'Ardèche, ainsi que cet « Hommage à Robert » en vin de table. Majoritairement composé de syrah (40 à 50 %), il comprend également du merlot, du cabernet, et du grenache. C’est le plus déroutant des deux vins, un instant j’y ai vu des ressemblances avec le beaujolais générique d’Yvon Métras. Hommage est un vin rond et gourmand, offrant une explosion de fruits rouges, toute en fraicheur avec une pointe d’acidité volatile. Je ne sais qui est (ou était) Robert, mais cette cuvée lui rend un bel hommage.

 

 


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