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21 décembre 2008 7 21 /12 /décembre /2008 09:06

Denis Saverot & Benoist Simmat : In Vino Satanas.


Voilà déjà quelques temps que de nombreuses voix s’élèvent pour alerter sur ce qui n’est ni plus ni moins que la mise au ban, à l’intérieur de nos frontières nationales, d’un produit que le monde entier pourtant nous envie : le vin. Il ne nous est pas seulement envié pour sa valeur culturelle, pour les notions de plaisir ou de prestige qui lui sont attachées, mais également pour son poids économique, puisqu’il occupe 60.000 emplois, développe 15 Mds d’euros de chiffre d’affaire et représente le second poste d’exportation du pays. Et pourtant, il est l’objet d’une véritable diabolisation de la part des pouvoirs publics. Le livre de Denis Saverot (rédac’ chef de la RVF) et de Benoist Simmat (reporter au service économique du JDD) arrive à point, à la fois pour faire un état des lieux objectif de ce paradoxe, et pour alerter l’opinion public avant que la France ne se tire définitivement une balle dans le pied en cassant sa viticulture.


N’ayez crainte de vous ennuyer en lisant ce livre, qui est très loin d’un indigeste rapport d’audit. Au contraire, les auteurs y alternent quelques scènes, voire anecdotes, représentatives du monde du vin, avec des analyses avec plus de recul sur les faits, le tout sans esprit polémique. Certes quelques passages un peu « people » auraient mérité davantage de concision. S’il peut être amusant de détailler le faste des fêtes organisées par la baronne Philippine de Rothschild, cela ne nous apprend pas grand chose sur le fond. D’autres chapitres sont bien plus éclairants. Où l’on voit comment s’organise le marché gris, celui de la contrefaçon, mais aussi comment sont dupés les journalistes à qui l’on réserve une barrique de dégustation un peu spéciale. Où l’on mesure les écarts sur 150 ans entre les superficies des domaines classés en 1855, tout en voulant nous faire croire à la supériorité d’un terroir. Où l’on croise bien entendu Robert Parker, ainsi que plusieurs flying winemakers français, que le monde nous arrache à l’instar de nos grands crus. Où l’on croise également des capitaines d’industrie, Bernard Arnault, François Pinault, Albert Frère ou encore Vincent Bolloré, dont la possession d’un château permet de réduire substantiellement l’ISF, une propriété viticole étant un outil de travail. Où l’on croise par contre bien peu de lobbyistes en faveur du vin, peu nombreux mais bien empêtrés dans leurs querelles de clochers. Où l’on entrevoit les artisans de la croisade antialcoolique, mettant vin, alcools forts et binge-drinking dans un même flacon, jouant des chiffres de la consommation d’alcool, mais négligeant ceux des antidépresseurs et anxiolytiques.


Un ouvrage complet, faisant bien le tour de la question, même si on n’y trouvera aucune grande révélation. Néanmoins se dessine, en filigrane, une question qui dépasse celle de l’avenir de la filière vitivinicole. Ne sommes-nous tout simplement pas en train d’assister à un changement de civilisation, un déplacement des lignes de forces, où le déclin du vin ne serait finalement qu’un symptôme du déclin de la place de notre pays dans le monde ?



In Vino Satanas. Denis Saverot & Benoist Simmat. 240 pages. Editions Albin Michel. 2008. 16 €.



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1 décembre 2008 1 01 /12 /décembre /2008 22:24

Maurice Constantin-Weyer : L’âme du vin.

 

Baroudeur ayant passé onze ans au Canada, sans y boire une goutte de vin, poilu au Chemin des Dames, écrivain à succès, prix Goncourt 1928 pour Un homme se penche sur son passé, avant de sombrer dans l’oubli, Maurice Constantin-Weyer fut un personnage aux nombreuses facettes. C’est celle du gourmet, de l’esthète amoureux de la France et de ses vins, qui se dévoile ici. Ode lyrique (parfois un rien ampoulée) à sa boisson favorite, guide des régions et des appellations en devenir (le système des AOC a été institué trois après la sortie du livre), critique en règle des pratiques œnologiques douteuses, recueil de conseils gastronomiques, L’âme du vin est un peu tout cela. Et plus encore, puisqu’il nous offre un témoignage historique très vivant sur les us et coutumes œnologiques de l’entre-deux-guerres.

 

Certes, on peut aujourd’hui se gausser de quelques erreurs de jugement de Maurice Constantin-Weyer. A juste titre, il critique l’habitude des Bordelais de frapper le sauternes, il n’en recommande pas moins de le boire jeune, puisqu’il a déjà atteint sa plénitude. Il bannit la flute au profit de la coupe pour le champagne. Il recommande de servir les entremets avant le fromage, afin de l’accompagner du plus noble et du plus anciens des vins rouges de sa cave, point d’orgue du repas. Mais ce serait oublier un peu vite que tout dégustateur, aussi fin et éclairé gourmet qu’il puisse se croire, n’en reste pas moins influencé par les croyances qui lui sont contemporaines.

 

On ne peut, par contre, s’empêcher de rêver à l’évocation de quelques flacons prestigieux : Lafitte et Margaux 1848, Croizet-Bages 1869, Pape Clément 1878, Yquem 1893 ou encore Latour 1896. Des flacons qui, certes, n’étaient pas à la portée de toutes les bourses, et que les amateurs avisés encavaient pour leurs enfants. Les plus modestes se contentaient alors de Cos-d’estournel ou de Léoville-Lascaze, vendus dans toutes les brasseries au prix d'un muscadet ou d’un beaujolais. Faut-il ajouter qu’en cette époque la plupart des grands châtelains bordelais perdaient de l’argent ? Ils conservaient et entretenaient leur domaine surtout pour la gloire et l’honneur. Les fonds d’investissement et les capitaines d’industrie désireux d’alléger leur ISF n’étaient pas encore passés par là.

 

Le style est parfois un peu daté, mais là n’est le moindre des charmes de ce livre qui nous parle comme le ferait un grand-père de l’heureux temps de sa jeunesse, une époque où l’on entendait encore, certain soir, l’âme du vin chanter dans les bouteilles …




L’âme du vin. Maurice Constantin-Weyer. Avant-propos de Jean-Paul Kauffmann. Gravures de Paul Delvaux. 268 pages. Editions de la Table Ronde - Collection la Petite Vermillon. 2008 (édition originale de 1932). 8,50 €.


 

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26 novembre 2008 3 26 /11 /novembre /2008 22:15

Grégory Motte : Le grand palmarès 2009.

 

Quel amateur n’a jamais souhaité disposer d’une synthèse des avis des différents experts ? Vous en avez rêvé, le Grand Palmarès l’a fait. Son principe est simple : il recueille et compile les notes de quatre grands guides. Dix ans d’appréciations de Dussert Gerbert, Hachette, Gault Millau et du guide de la RVF sont ainsi compilés sur plus de 300 pages. Ce sont donc plus de 30.000 notes de dégustations, sur 6.400 châteaux que recueille le Grand Palmarès pour les vins de Bordeaux, un travail de titan !

 

Résolument pensé pour simplifier la vie à son utilisateur, avec son classement par appellation, complété par un index général, son usage est très aisé. Pour chaque appellation sont détaillées les notes obtenues par les meilleurs châteaux. S’y ajoutent une moyenne générale sur 100, une tendance d’évolution (est-il sur une pente ascendante, ou décline-t-il dans le cœur des critiques ?), ainsi qu’un prix indicatif. Pour les autres domaines, l’on trouvera une note de synthèse, ainsi que le rang au sein de l’appellation. La note de synthèse privilégie à juste titre la régularité et la convergence des appréciations.

 

S’il peut, de prime abord, sembler simpliste de réduire un vin à ses notes, ce n’est pas le propos du Grand Palmarès. Il est au contraire une invitation à la découverte de la multiplicité des appellations et des domaines du bordelais, en faisant notamment ressortir des châteaux peu connus, mais au constant travail de qualité. Quelques infos et conseils pratiques auraient pu compléter le palmarès, tels qu’un guide des millésimes par appellation, ou des conseils de service et d’accords mets-vins. C’est le site internet, complémentaire au livre, qui offre de nombreux services, permettant notamment d’optimiser ses achats. Il élargit également le concept à d’autres régions, une initiative appréciable. 




Le grand palmarès 2009 - Les vins de Bordeaux. Grégory Motte. 326 pages. Editions Grene. 2008. 20 €.

 

Site internet : www.legrandpalmares.com

 

 

 

 

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20 novembre 2008 4 20 /11 /novembre /2008 07:00

René Fallet : Le beaujolais nouveau est arrivé.

 

Dans les derniers recoins humains d’une banlieue envahie par les tours, autour d’une rivière mousseuse par la grâce d’une usine d’engrais, résistent encore et toujours quatre copains auquel rien ne fait plus peur que l’idée de sombrer à leur tour dans le métro-boulot-jus de fruit. Le dernier repaire où il fait bon vivre, le « Café des Pauvres » leur offre une scène haute en couleur pour exposer leur philosophie de la vie en général, et du beaujolais en particuliers.

 

Né en 1927, René Fallet quitte très tôt l’école pour exercer différents petits boulots, cette vie précaire lui procurera une large source d’inspiration. En 1945, Blaise Cendrars le parraine pour intégrer libération. Son premier roman, Banlieue Sud-Est, ne parait qu’un an après et connait immédiatement le succès. Ce succès ne se démentira pas au fil de la vingtaine de romans qu’il publiera, dont le plus connu est certainement Paris au mois d’août. Ami de Georges Brassens et de Jean Carmet, il fait partie des auteurs populaires dont la gouaille ne doit pas faire oublier la très vive satire sociale sous-jacente. Camadule, Poulouc, Captain Beaujol et Debedeux, les quatre mousquetaires du Beaujolais nouveau, font partie de ses personnages les plus truculents. Antihéros de la résistance passive aux forces de la modernité, ils représentent aussi les derniers hommes libres dans leur banlieue normalisée.

 

 

Le beaujolais nouveau est arrivé. René Fallet. 252 pages. Editions Gallimard, collection Folio. 5,30 €. Première édition en 1975 chez Denoël.

 

Le livre a été adapté par Jean-Luc Voulfow au cinéma en 1978, de manière assez libre, vu l’exubérance du texte. Mais l’ambiance burlesque y est parfaitement reconstituée, avec notamment Jean Carmet et Michel Galabru. Il a également été adapté très récemment au théâtre par Michel Boy.

 

                        

 

 

 

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17 novembre 2008 1 17 /11 /novembre /2008 08:00

Roland Lecarpentier : C’est du vin … et alors ?

 

Aimer le vin ne nécessite pas d’ingurgiter préalablement une somme de connaissances, encore moins de les régurgiter plus vite et plus automatiquement qu’un œnologue ne recrache. Ce livre arrive à point pour démystifier les approches trop prétentieuses du vin et remettre les pendules à l’heure. Roland Lecarpentier n’a pas sa langue dans sa poche. Ancien sommelier, maître d’hôtel, caviste et marchand de vin, il connait bien le « milieu » et n’hésite pas à en dénoncer quelques abus. A tel point qu’on peut parfois se demander quelle y est la proportion de gens intègres et compétents ?

 

Composé de quatre parties, le livre démarre par une courte biographie. Avec la verve du Cavada des Ritals, Roland Lecarpentier y résume ses nombreuses et riches expériences. Vient ensuite le dico proprement dit, dans une partie nommée ABCverre un peu sévère, politiquement incorrect. Sévère, elle l’est effectivement, car l’auteur n’hésite pas à nous alerter sur quelques abus (sciants ou du fait de leur incompétence) de différents professionnels de la chaîne, du vigneron au restaurateur, des commissions d’agréments aux intermédiaires de tout poil. Si l’on ne peut qu’acquiescer sur le fond, le ton volontairement et parfois exagérément provoc peut agacer. L’humour vient heureusement équilibrer la violence de quelques coups de gueule. Le troisième volet s’attaque à quelques-unes des trop nombreuses idées reçues sur le vin, qu’elles concernent les accords avec le fromage, l’aération des vins ou encore la cave idéale. Enfin, inutile à mon sens, le dernier volet liste quelques tables parisiennes où le vin est bien traité. Inutile, parce que ne comprenant que des lieux déjà très connus, et plutôt hauts-de-gamme, ce qui ne me semblait pas être l’esprit de ce livre.

 

Mais malgré ses quelques excès, C’est du vin … et alors ? apporte de nombreuses informations et des mises au point salutaires. A l’image des ouvrages de Guy Renvoiser, il tranche dans le paysage trop consensuel des écrits sur le vin.

 


 

C’est du vin … et alors ? Dico incorrect du vin. Roland Lecarpentier. 206 pages. Timée-Editions. 2008. 17 €.

 

 

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16 novembre 2008 7 16 /11 /novembre /2008 16:03

Après Le monde selon Monsanto, sort ce mois-ci un autre excellent documentaire sur le scandale de l’industrie agro-chimique. Les spécialistes affirment que 70 % des cancers sont liés à l’environnement, dont 30 % à la pollution et 40 % à l’alimentation. Chaque année en Europe 100.000 enfants meurent de maladies causées par l’environnement. En France, où 76.000 tonnes de pesticides sont utilisées annuellement, on constate une augmentation de 1,1 % des cancers chez les enfants chaque année. Nous assistons à une véritable tragédie environnementale, qui menace particulièrement la jeune génération. Pour la première fois dans l’histoire occidentale les générations à venir seront globalement en moins bonne santé que leurs années. Que faire ? Loin d’être fataliste, le film montre qu’il est possible d’agir, à l’instar de la municipalité de Barjac, qui a décidé de passer la cantine scolaire du village en bio.

 

Le réalisateur, Jean Paul Jaud s’est intéressé au sujet suite à un cancer lié à la pollution environnementale et à l'alimentation. Comme beaucoup d’entre nous, il ne s’est pas spécialement senti concerné avant d’être directement touché. Puisse son film éveiller des consciences. Il est en effet urgent de faire avancer le débat en termes de responsabilité individuelle et collective vis-à-vis de ce problème sérieux de santé publique, pour que demain nos enfants ne nous accusent pas d’avoir laissé faire.

 


Cliquez sur l’affiche pour visionner la bande annonce.

 

Ce film est notamment soutenu par le MDRGF (Mouvement pour le droit et le respect des générations futures) qui vient de publier les résultats édifiants sur les résidus de pesticides dans les vins. 40 bouteilles ont été analysées, en provenance de plusieurs pays. 34 étaient issues de l’agriculture intensive et 6 de l’agriculture biologique. Tous les vins conventionnels, sans exception, étaient contaminés, avec en moyenne plus de 4 résidus de pesticides différents, les pires en contenant jusque 10 pesticides.

 

Certes, les niveaux de contamination dans cette étude sont variables et ne dépassent pas les limites maximales autorisées pour le raisin, qui sont très élevées, notamment beaucoup plus que pour l’eau. Certains vins testés contenaient jusqu’à plus de 5800 fois supérieures aux concentrations maximales autorisées dans l’eau du robinet ! Faut-il encore une raison pour passer aux vins bio ?

 

Nos enfants nous accuseront. Film documentaire français de Jean-Paul Jaud.

Sortie le 05 novembre 2008.


 

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12 novembre 2008 3 12 /11 /novembre /2008 23:12

Hugh Johnson & Jancis Robinson : L'atlas mondial du vin.

Hugh Johnson : Guide des vins du monde entier.

Hugh Johnson : Une histoire mondiale du vin.

 

Hugh Johnson fait autorité depuis plusieurs décénies dans le domaine du vin. Ces trois ouvrages, tous des références, démontrent que sa renommée n’est pas usurpée. L’Atlas mondial du vin publié pour la première fois en 1971, et constamment réédité depuis, ne connaît guère de concurrent. Depuis la dernière édition, il est écrit à quatre mains, avec la collaboration de Jancis Robinson, également auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet. Qu’est-ce qui le différencie des autres livres traitant du même sujet ?

 

 

Tout d’abord le ton : toujours très rigoureux sur le fond, Hugh Johnson sait jouer d’un humour tout britannique, parfois très pince-sans-rire, par exemple quand il s’étonne malicieusement des augmentations des surfaces plantées dans telle ou telle AOC. Ensuite une vision globale de la viticulture : aucune région productrice du monde n’est oubliée, toutes sont traitées sans a priori, avec leurs points forts comme leurs limites. Et bien entendu les cartes, d’une précision remarquable, détaillant toutes les appellations, traçant les contours du moindre grand cru bourguignon, et situant les principaux domaines. Cette 6ème et toute récente édition arrive à point, tant le monde viticole connaît d’évolutions, à l’intérieur de nos frontières, comme au sein du nouveau monde, notamment sous l’effet des changements climatiques. Outre de nombreuses nouvelles photos, une typographie encore plus soignée et des cartes gagnant en lisibilité, elle compte une cinquantaine de pages en plus par rapport à la précédente.

 

 

Indispensable compagnon du globe trotter œnophile, le Guide des vins du monde entier est également, et ce depuis 30 ans, le seul guide « mondial ». Il recense une sélection de 6.000 vins qui permet, pour chaque région viticole, d’avoir très rapidement un aperçu des principales caractéristiques et des meilleurs producteurs. De ce fait, on peut regretter qu’il se cantonne souvent au haut-de-gamme au sein d’une appellation. Mais le but d’un tel livre n’est pas d’en faire un tour d’horizon détaillé, et rien n’interdit de le compléter par des ouvrages plus « nationaux » ou « locaux ». A noter également les conseils sur les millésimes et la conservation, ainsi que sur les associations avec des mets, pas toujours évidents pour des vins étrangers.

 

 

C’est certainement dans son Histoire mondiale du vin que Hugh Johnson développe le mieux ses talents de conteur. De conteur certes, mais formidablement documenté, car cet ouvrage reste une référence depuis sa première sortie en 1989 en Grande-Bretagne et en 1990 en France. Le vin est lié, depuis l’Antiquité, à l’histoire de l’humanité. Il a connu des statuts et des fortunes variées. Boisson sacrée, il a joué un rôle central dans nombre de rituels, jusque dans des temps relativement récents où l'Église a joué un rôle clé dans le développement de la vigne. Objet de commerce, il a contribué au développement économique de nombreuses cités, en retour celles-ci ont souvent cherché à améliorer sa qualité. Défilent ainsi dix mille ans de liens entre la vigne et l'homme, à travers les civilisations, les mythes, les croyances, l'économie et les techniques. Et si ça et là quelques découvertes scientifiques récentes pourraient apporter des précisions aux propos de Hugh Johnson, ce livre reste très amplement une passionnante source d’informations pour tout amateur de vin et d’histoire. Les deux chapitres traitant des évolutions actuelles et des défis de la mondialisation ont d’ailleurs été actualisés à l’occasion de sa réédition en poche.

 


 

L'atlas mondial du vin. Hugh Johnson & Jancis Robinson. 400 pages. Flammarion. 6ème édition 2008. 55 €.

Guide des vins du monde entier. Hugh Johnson. 364 pages. Flammarion. 2008. 17,50 €.

Une histoire mondiale du vin - De l’Antiquité à nos jours. Hugh Johnson. 480 pages. Hachette. 1990. 25 €. Réédité d’abord en 2002, puis en poche en 2006 dans la collection Pluriel. 684 pages. 12 €.

 

Tous ces livres sont disponibles sur
 alapage

 

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7 novembre 2008 5 07 /11 /novembre /2008 00:53

Audiard par Audiard.

Casquette vissée sur le crâne et clope au bec, voilà l’image intemporelle du plus célèbre des dialoguistes français. Décédé en 1985, il laisse depuis un vide dans le paysage cinématographique français. Vide dont on se console heureusement en visionnant les plus de 120 films auxquels il a contribué, voire qu'il a lui-même réalisés pour certains. Irremplaçable, inimitable, inénarrable, il n’y a finalement que lui-même pour nous raconter Audiard, même si toute sa vie durant il aura surtout fait parler les autres ... Gouaille, verve, bagout, subtilités de l’argot titi, ce parler aristocratique de la rue, ses meilleurs dialogues sont rassemblés dans cet ouvrage. S’y ajoutent de nombreux textes et interviews qui en font un livre très complet.

 

 

Et pour vous mettre en appétit, voici la célèbre, et désormais culte, scène de la cuisine issue des Tontons flingueurs de Georges Lautner (1963). Lino Ventura, Bernard Blier, Francis Blanche, Jean Lefebvre et Robert Dalban s’y donnent à cour joie, dans une alchimie parfaite entre les acteurs, la situation et le texte. Pas très politiquement correct tout ça, mais il n'y avait pas encore de loi Evin à l'époque ...





  Audiard par Audiard. Michel Audiard et René Château. 418 pages. Editions René Château. 2005. 18,50 €

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26 octobre 2008 7 26 /10 /octobre /2008 19:24

Mickaël Moisseeff : Le guide de l'eau.

 

Inspiré par un article très complet de Rémi Loisel sur le sujet, le 17ème rendez-vous des vendredis du vin avait pour thème la minéralité. Une caractéristique souvent difficile à isoler dans le vin, car souvent confondue avec l’acidité. Olif, décidément jamais à cours d’idées, propose d’appréhender la minéralité du vin après un détour par l’eau, en goutant alternativement : « Une eau faiblement minérale, type Cristalline, versus une eau minérale des Vosges, type Vittel, par exemple. Les sels minéraux de l'eau se traduisent alors par une sensation très particulière et caractéristique sur la langue et c'est cette sensation qu'il va falloir tenter de retrouver dans le vin ».

 

L’idée est judicieuse et ce guide permettra à ceux qui veulent approfondir leur connaissance des eaux de faire quelques découvertes. Certes inodore et incolore, les multiples eaux en bouteille n’en sont cependant pas sans saveur. Qu’elles soient minérales, de source, voire de glacier ou de pluie, les eaux offrent une palette de goûts souvent insoupçonnée. On trouve même, ah magie du marketing, quelques concepts waters à destination des bob’eaux. Conseils de dégustation (y compris des accords avec des mets, voire avec des vins), historiques (certaines sources sont exploitées depuis plusieurs siècles), compositions minérales, vertus thérapeutiques, Mickaël Moisseeff (par ailleurs auteur ou coauteur de plusieurs livres sur la dégustation du vin) vous ouvre les portes d’un univers gustatif limpide.

 

 

Le guide de l'eau : 100 eaux à boire sans modération. Mickaël Moisseeff. 216 pages. Editions Hachette. 2008. 14,90 €.

 

 

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24 octobre 2008 5 24 /10 /octobre /2008 22:17

Gérard Oberlé : Itinéraire spiritueux.

 

Souvent drôle, parfois nostalgique, mais toujours truculent, voici donc le récit d’un périple de toute une vie dans des contrées fort imbibées. Gérard Oberlé invite à le suivre sur un itinéraire pas très banal. Des voyages, il en fait, et sur les cinq continents. Mais c’est, de son propre aveu, à travers le cul des bouteilles, qu’il nous les donne à voir : depuis son enfance au pied des Vosges jusqu’à son point de chute dans le Morvan. L’itinéraire démarre aux premières limonades, prises au comptoir des bistrots de Monswiller. Elles se teinteront rapidement de bière, avant de laisser complètement la tisane de houblon régner en maître pendant quelques années, le disputant parfois au schnaps local ou au vin de messe.

 

Les voyages forment la jeunesse. Gérard Oberlé a dû parcourir à peu près tous les pays du monde, du-moins ceux qui produisent quelque chose qui se boit ! A ce florilège de joyeuses découvertes et de joyeuses bitures, au rhum, à la tequila ou au vin de palme, s’ajoute le bonheur de rencontres hautes en couleur. De Jim Harrison à un alchimiste bouilleur de cru que Robin des Bois n’aurait pas dédaigné avoir dans son équipe, de Jean-Pierre Coffe à d’excentriques collectionneurs de vieux livres et de bons vins (à moins que ce ne soit l’inverse), les itinéraires de Gérard Oberlé sont décidément bien fréquentés. Sans parler des belles bouteilles avec lesquelles il nous propose de trinquer avec lui. A gueter, Schéress !

 

 

Itinéraire spiritueux. Gérard Oberlé. 272 pages. Editions Grasset. 2006. 17 €.

Prix Mac Orlan et prix Edmond de Rothschild.

 

 

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L'Œnothèque ~ Des livres et du vin ...

  • L’œnothèqueQuelques livres autour du vin : ouvrages pratiques, guides, essais, beaux livres, récits, romans, poésie, entre autres ... 
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