28 décembre 2007
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Je vous avais déjà évoqué le projet de réforme du secteur du vin proposé par la Commission Européenne dans un article traitant de deux livre récents, dont l’un critiquait vivement ce projet. C’est finalement une version un peu rabotée de ce texte qui a été ratifiée ce mercredi 19 décembre. La Commissaire à l’Agriculture et députée danoise libérale, Mme Mariann Fischer-Boel, souhaitait enclencher une restructuration en profondeur du secteur. Cette réforme devrait permettre aux vins européens d’être plus attractifs et concurrentiels face à ceux du Nouveau Monde, tout en limitant la production de ceux qui se vendent le moins bien (voire de les faire disparaitre), pour éviter les phénomènes de surproduction.
Vivement critiqué, notamment par la France, l’Italie et l’Espagne, ce projet faisait totalement abstraction de la dimension culturelle du vin, le réduisant à un simple produit de consommation. Produit pour lequel, selon la Commission, le développement d’une industrie de production et de distribution devrait être favorisé par les pouvoirs publics. Malgré l’aménagement du texte pour obtenir l’aval des trois principaux pays producteurs de l’UE, il n’en reste pas moins guidé par la même doctrine, les mesures restant globalement les mêmes.
Citons-en quelques-unes :
- arrachage (175.000 hectares dans les trois ans, sur une base volontaire et contre primes, au-lieu des 400.000 du texte initial),
- libéralisation des droits de plantation (à partir de 2015, voire 2018 en fonction des Etats, afin que les viticulteurs concurrentiels puissent augmenter leur production sans limites),
- diversification les pratiques œnologiques (l'utilisation des fameux copeaux de bois par exemple).
Par contre, les mesures de distillation de crise (permettant de recycler les excédents en alcool industriel) ne sont pas supprimées. Chaque Etat pourra y consacrer jusqu’à 20 % du budget mis à sa disposition dans le cadre de la réforme, pendant quatre ans maximum. Enfin, l’étiquetage des vins de table pourra mentionner le cépage et l'année de récolte, simple reproduction de des pratiques du Nouveau Monde.
Citons-en quelques-unes :
- arrachage (175.000 hectares dans les trois ans, sur une base volontaire et contre primes, au-lieu des 400.000 du texte initial),
- libéralisation des droits de plantation (à partir de 2015, voire 2018 en fonction des Etats, afin que les viticulteurs concurrentiels puissent augmenter leur production sans limites),
- diversification les pratiques œnologiques (l'utilisation des fameux copeaux de bois par exemple).
Par contre, les mesures de distillation de crise (permettant de recycler les excédents en alcool industriel) ne sont pas supprimées. Chaque Etat pourra y consacrer jusqu’à 20 % du budget mis à sa disposition dans le cadre de la réforme, pendant quatre ans maximum. Enfin, l’étiquetage des vins de table pourra mentionner le cépage et l'année de récolte, simple reproduction de des pratiques du Nouveau Monde.
Bref, la réforme risque fort d’amener nombre de vignerons à singer des pratiques qui vont conduire à mettre sur le marché des produits de plus en plus standardisés. Ce faisant, ils contribueront immanquablement à renforcer l’industrie du vin, capable de produire la même chose moins cher et surtout bénéficiant d’un marketing et de réseaux de distribution plus puissants. Au final, le consommateur lambda aura le choix entre deux types de vins : ceux de grands domaines, à des prix souvent très élevés, et ceux de l’industrie, avec des marketing-mix adaptés à chaque segment de clientèle. A moins que ce consommateur ne s’oriente délibérément vers une troisième voie, privilégiant le vin « juste », celui qui, selon une formule de Jacques Puisais, a « la gueule de l’endroit et de l’année où il est né, et les tripes du bonhomme qui l’a fait ».