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29 décembre 2007 6 29 /12 /décembre /2007 00:21
Monique Mangold et Frantisek Zvardon : Panoramas d'Alsace ... sur la route des vins.
 
Définie en 1953, ce qui en fait la plus ancienne de France, la route des vins d’Alsace serpente sur près de 170 km. Une quarantaine de villages viticoles sont ainsi desservis, entre les contreforts des Vosges à l’ouest et la plaine conduisant vers le Rhin à l’est. C’est là, souvent bien exposés sur des cuestas orientées vers l’est, que s’épanouissent les grappes de riesling, gewürztraminer, sylvaner et autres pinots (blancs, gris et noirs), pour ne citer que les cépages les plus connus de la région. Panoramas d’Alsace nous offre de superbes points de vue sur les paysages et les villages que traverse cette route des vins.
 
Frantisek Zvardon est un photographe tchèque installé à Strasbourg depuis de longues années. Il réalise régulièrement des reportages et des expositions remarqués, que ce soit en France ou dans le monde entier. Quel que soit son sujet, paysage ou portrait, c’est toujours avec beaucoup de respect et d’humilité qu’il le traite, avec un sens rare de la lumière. C’est bien un regard d’auteur qu’il porte sur cette route des vins, captant ici la délicatesse d’une lueur rasante sur un vignoble ou là l’image d’une vigne se détachant d’une brume matinale. Prises à pied ou depuis le ciel, ses images des villages nous montrent la joyeuse opulence des bourgs vignerons, comptant parmi « les plus jolis villages vinicoles du monde » selon Hugh Johnson et Jancis Robinson (1). Mais les images aériennes nous montrent aussi des maisons blotties les unes contre les autres à l’abri de fortifications, témoignages d’une ancienne vie rurale souvent difficile. Les trop rares textes (en français, en anglais et en allemand) de Monique Mangold viennent compléter les magnifiques images.
 
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Panoramas d'Alsace ... sur la route des vins.
Monique Mangold (textes) et Frantisek Zvardon (photographies).
140 pages. Editions Bibliothèque des Arts. 2003. 43 €.
 
 
 
(1) : dans l’Atlas Mondial du Vin, éditions Flammarion, 5ème édition datée de 2002.
 
 
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26 décembre 2007 3 26 /12 /décembre /2007 19:30
Linda Grabe et Valérie de Lescure : Dis-moi ce que tu es ... je te dirai quel vin boire.
 
Etant donnée l’abondante littérature publiée autour du vin, le plus difficile pour bien des auteurs est de se démarquer, d’innover, de trouver un « créneau » pas encore exploité. Ce livre présente une approche nouvelle du conseil à l’amateur. Il ne part plus du vin lui-même (de la sempiternelle présentation par appellation par exemple) ni des plats à accorder ou encore des occasions de dégustation. Non, il part du dégustateur lui-même, renversant le vieil adage : dis-moi ... (qui tu hantes, ce que tu fais, manges, bois, ... etc.) et je te dirais qui tu es.
 
A priori, l’approche peut sembler séduisante. Hélas, elle tourne vite à l’exercice de style un peu stérile. Un petit quizz ouvre le livre, permettant de ranger le lecteur dans l’une des 20 cases proposées. Que vous soyez « femme », « picoleur », « urbain », « CSP + » ou encore « économe », vous avez droit à une mini-caricature, quelques conseils de dégustation et une liste d’une dizaine de vins qui devraient vous convenir comme un gant. Malgré le ton humoristique, la lecture devient rapidement répétitive et fastidieuse, une fois que l’on a lut son portrait et celui de l’un ou l’autre de ses proches. Certes, le choix des vins est assez éclectique (forcément, puisque décliné sur 20 personnalités) mais l’approche enferme finalement le lecteur plutôt qu’elle ne lui ouvre des perspectives de découvertes. Une bonne alternative à Cosmo pour faire un test à la plage. Mais je n’ai pas vu le « touriste » dans la galerie de portraits. Dommage, car je lui aurait conseillé un rosé de Provence pour accompagner ses grillades.
 
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Dis-moi ce que tu es ... je te dirai quel vin boire. Linda Grabe et Valérie de Lescure. 128 pages. Editions Solar. 2007. 12,50 €.
 
 
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17 décembre 2007 1 17 /12 /décembre /2007 09:32
Christophe Deroubaix, Gérard Le Puill, Alain Raynal : Les Vendanges de la colère.
 
Expositions, colloques et publications ont été nombreux cette année à l’occasion du centenaire du soulèvement du peuple languedocien et roussillonnais derrière ses viticulteurs. Parmi tous les ouvrages publiés à l’occasion de ce centenaire, je retiendrais volontiers celui-ci. Les Vendanges de la colère offre en effet de très bonnes clés de compréhension des troubles du Midi pour reprendre les légendes des cartes postales de l’époque. Richement illustré de documents et de photos, il nous plonge au cœur des événements, tout en prenant suffisamment de recul sur les causes et les implications de ce soulèvement.
 
Les auteurs sont journalistes à l’Humanité et ont construit ce livre comme un grand reportage, mêlant chronique des événements, portraits des protagonistes, interviews (dont celle des historiens Jean Sagnes et Rémy Pech), mise en perspective avec les enjeux économiques actuels de la viticulture du Midi. Cette dernière partie du livre est la plus captivante du livre, d’une part au travers de quelques magnifiques portraits de viticulteurs actuels (gardiens intraitables de la tradition ou innovateurs délurés), et d’autre part au travers d’un article de fond sur l’économie viticole du Languedoc-Roussillon, s’esquisse la réponse à la mondialisation de cette région dont le cœur continue à battre, aujourd’hui comme hier, à l’unisson de celui du secteur viticole tout entier.
 
 
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 Les vendanges de la colère. Christophe Deroubaix, Gérard Le Puill, Alain Raynal.
128 pages. Au Diable Vauvert. 2006. 29 €.
 
N’habitant pas le Languedoc-Roussillon, vous n’avez peut-être pas bénéficié des nombreuses manifestations organisées à l’occasion de ce centenaire. Si pour vous les troubles du Midi n’évoquent qu’une jacquerie méridionale, alors plongez-vous quelques instants dans le théâtre des événements.
 
Prologue – Renaissance du vignoble méridional :
Le vignoble du Midi a été ravagé par le phylloxera à partir de 1866. La reconstitution du vignoble qui en a suivi, avec l’extension des surfaces de production et la bonne (!) gestion des plants greffés sur les porte-greffes américains, a fait grimper considérablement les quantités produites. La mauvaise météo de 1902 et de 1903, réduisant l’offre, permit aux prix et donc aux revenus des vignerons de se maintenir.
 
Acte I – Surproduction et chute des revenus :
L’excellente météo de 1904 fit grimper à nouveau les quantités. Avec 69 millions d’hectolitre pour toute la France, auxquels contribuaient largement les vins produits en Algérie, le seuil critique des 50 millions fut pulvérisé. Les cours et les salaires se sont effondrés. Cette situation se reproduisit en 1905 et 1906. Les vins du Midi, de qualité très courante, ne trouvaient plus preneur et la révolte grondait.
 
Acte II – Emergence d’un leader :
Entrée en scène de Marcelin Albert, vigneron et cafetier fort en gueule, habitué à haranguer les foules les jours de marché sur la crise viticole. Il réussit à prendre la tête de la révolte, avant d’être rejoint par le socialiste Ernest Ferroul, alors maire de Narbonne. Un bouc émissaire fut trouvé, la surproduction ne fut pas mise en cause, mais les « fraudeurs » qui chaptalisaient le vin. La revendication des pétitionnaires : une loi anti-fraude. Leur menace : la grève des impôts.
 
Acte III – Manifestations en chaîne :
Dès février 1907, se sont formées des manifestations aux cris de « pas de revenus pas d’impôts » ou de « mort aux fraudeurs ». Au printemps, le mouvement s’étendit comme une tache d’huile et l’on dénombra jusqu’à 600.000 manifestants dans les rues de Montpellier le 9 juin. Ferroul politisa le mouvement, conduisant 618 municipalités de toutes tendances à démissionner. Les discussions à l’Assemblée Nationale furent houleuses, Jaurès voulant nationaliser les domaines dont les vignerons ne travaillaient pas eux-mêmes leur terre.
 
Acte IV – Les pioupious du 17ème :
L’armée qui avait déjà été envoyée pour contenir les troubles s’est mutinée. En effet, souvent recrutés sur place, les soldats ont pris fait et cause pour les manifestants. L’épisode le plus connu est la mutinerie du 17ème Régiment d’Infanterie, où plusieurs centaines de soldats s’installèrent en plein centre ville de Béziers (1).
 
Acte V – Violente répression :
Clémenceau, alors président du Conseil, cherchait à reprendre la main et envoya les cuirassiers à Narbonne. Ce fut le drame : les soldats ouvrirent le feu sur les manifestants, tuant six personnes. Choquée, la population s’en prit aux militaires et à la police, la tuerie redoubla. L’offensive de militants monarchistes compliqua encore l’affaire, mais joua en faveur de Clémenceau qui usait de l’argument de la menace contre la République que constituait le soulèvement.
 
Acte VI – La loi, enfin :
L’Assemblée Nationale finit par voter une loi « tendant à prévenir le mouillage des vins et les abus de sucrage », renforcée par un arsenal de taxes et d’obligations en tous genres comme notre pays sait si bien se doter. Les viticulteurs ont constitué la Confédération Générale des Vignerons regroupant les comités locaux qui s’étaient créés pendant les événements. Ernest Ferroul en devint le premier président. Quant à Marcelin Albert, sa tentative de négociation avec Clémenceau ayant échoué, il se trouva discrédité et écarté du syndicalisme viticole.
 
Epilogue – Vers la naissance des AOC :
Plus que la loi anti-fraude, c’est surtout la mauvaise récolte de 1910 et des rendements mieux maitrisés qui permirent un retour à la normale. Les salaires des ouvriers n’ont cependant pas été revalorisés et d’autres grèves suivront. Les leçons de cette crise conduiront également à la création, en 1935, de notre système de réglementation des AOC.
 
 
(1) : « Gloire au 17ème » de Montéhus (qu’il interprète dans l'Anthologie sonore du Socialisme, éditions Frémeaux et associés) témoigne de l'insurrection de ce régiment. La légende veut que Lénine aimait à fredonner cette chanson.
 
 
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9 décembre 2007 7 09 /12 /décembre /2007 01:24
James Turnbull : La cave et le vin.
 
Des quatre lieux où nait, grandit, mature et finalement meurt le vin, la vigne, le chai, la cave et la table, l’amateur n’est responsable que des deux derniers. Si l’on écrit beaucoup sur le service du vin, les bons accords avec les mets, ... etc., la cave est moins investie par les auteurs. Le plus souvent, elle est abordée sous l’angle de son contenu. La majeure partie des livres sont consacrés à la constitution d’une cave, parfois «  idéale » en fonction de ses goûts, habitudes de consommation et de son budget. Mais cet « idéal » sort rarement des sentiers battus, restant souvent captif du « bon gout » de l’époque.
 
Et pourtant, quel lieu magique que la cave d’un amateur éclairé. Descendre l’escalier qui y mène déclenche toujours un frisson, mélange du plaisir anticipé des découvertes et de l’effet de la fraîcheur du lieu. Même la vue d’une armoire de conservation provoque son petit émoi. Parmi les quelques livres intéressants sur le sujet, figure La Cave et le Vin de James Turnbull. Un menu très complet, où figurent notamment : l’évolution de la cave et des modes de conservation des vins au travers des âges, les caves contemporaines, les caves de quelques grands châteaux et domaines, les matériaux de construction (du tuffeau au béton) et leurs propriétés, des conseils pour l’aménagement de sa cave, avec notamment les adresses de nombreux fournisseurs en matériaux et équipements.
 
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La cave et le vin – Aménagement, équipement et service du vin. James Turnbull. 
142 pages. Editions Eyrolles
. 1995. Entre 10 et 20 € en occasion.
 
Mise à part les pages consacrées aux technologies (armoires, climatiseurs, logiciels, ...) il n’y a pas d’innovations qui rendent caduc ce livre âgé de 12 ans. Les règles de bonne conservation et de bonne gestion restent immuables. Ce sont peut-être les rapides innovations technologiques, poussées par les évolutions des modes de consommation et les contraintes et les contraintes de nos habitations (qui a encore une cave enterrée, bien orientée, au sol parfaitement drainé, à la température et à l’hygrométrie idoines ?) qui ont conduit la Revue des Vins de France à éditer deux hors-séries sur le thème de la cave en à peine un an ?
 
Quelles innovations ? L’arrivée depuis 2000 des grandes marques de l’électroménager sur le marché des armoires à vin (avec souvent des produits très moyens) à conduit les spécialistes à proposer des produits de plus en plus pointus en termes de fonctionnalités et de design. Le dernier exemple en date est le SoWine d’EuroCave, véritable petite révolution dans son domaine. SoWine n’est pas une armoire de conservation, mais une micro-armoire de dégustation, qui trouvera sa place entre la Nespresso et le Kitchen Aid. Il ne conserve que deux bouteilles, qu’il maintien à des températures distinctes et surtout sous vide d’air, ce qui permet de conserver et de consommer des bouteilles entamées sur deux semaines.
 
Au niveau des logiciels de gestion de la cave, il y a également des évolutions. Un comparatif des outils du marché s’avère très utile, tant les produits sont divers avec des fonctionnalités qui ne se recoupent pas. D’après l’étude de la RVF, le plus complet est également le moins cher, puisque ... gratuit, en téléchargement libre, prouvant encore, si besoin était, l’intérêt du modèle open source. Il s’agit de Open Cellar que je vais tester de mon côté, n’hésitez pas à partager votre point de vue sur cet outil.
 
Les articles de ce nouveau hors-série de la RVF ne recoupent donc que partiellement les thèmes traités dans le précédent. Ensemble, ils donnent un très bon éclairage sur les choses à faire et à éviter, les vraies astuces et les contre-vérités, pour bien conserver ses bouteilles et se garantir ainsi un plaisir durable, que l’on aménage une cave préexistante ou que l’on créé une luxueuse cave-vitrine.
 
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Hors-série de nov. 2007 de la RVF. 140 pages. 7,30 €
Il est toujours possible de se procurer celui datant de nov 2006.
 
Le livre La Cave et le Vin est épuisé, mais vous pouvez également lire deux excellents ouvrages, signés Philippe Faure-Brac, Meilleur Sommelier du Monde en 1992. La Cave idéale vise à donner des conseils sur l’achat, la conservation, le service et la dégustation du vin. Le livre de cave doit quant à lui permettre de gérer, d'organiser les achats, les rangements et la consommation.
 
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Le livre de cave et La cave idéale. Philippe Faure-Brac. 144 pages chacun.
 EPA Editions. 1998. 34,90 € pour un coffret des deux livres, 25,50 € à l’unité.
 
 
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2 décembre 2007 7 02 /12 /décembre /2007 12:48
François Morel : Les objets de la vigne et du vin.
 
L’outil, prolongement de la main de l’homme, donc de son intelligence (si l’on suit Aristote pour qui l’homme est doté d’une main par ce qu’il est intelligent), donne à qui l’étudie des renseignements sur le mode de vie de la civilisation où il est employé. Il y a-t-il une civilisation du vin ? Oui, si l’on en croit les nombreux témoignages de l'importance du vin au cours de l'histoire des hommes. Depuis plus de six millénaires, la vigne et le vin ont marqué de leur empreinte l’environnement et les pratiques humaines dans de nombreux domaines (économie, commerce, mythologie, religion, art, sociologie, médecine, alimentation, …), contribuant ainsi à élaborer un type de société et un art de vivre qui transcende les distances. Les objets utilisés dans le cadre du travail de la vigne et du vin sont donc d’inestimables marqueurs de l’unité de cette civilisation.
 
Les objets de la vigne et du vin sont très heureusement abordés dans un sens très large : ustensiles et outils bien sûr, mais aussi objets de conservation (tonneaux, bouteilles, …) ou supports de communication (de l’art aux étiquettes ou à la publicité). Nombre d’entre eux sont issus de musées et de collections particulières disséminés au travers du monde, organisés ici par thématique : viticulture, vendange, vinification, élevage, tonnellerie, commerce, service du vin, communication. Cette organisation thématique permet également d’aborder l’ensemble des métiers qui complètent celui du viticulteur. La beauté de ces objets, souvent polis et marqués par les mains qui les ont utilisés, est remarquablement mise en valeur par les photos. Le travail documentaire est très riche et complet, éclairant les usages et le contexte de l’utilisation de ces objets. En ressort également une grande unicité des gestes du travail de la vigne et du vin au travers du temps et de l’espace.
 
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Les objets de la vigne et du vin. François Morel. 225 pages. Editions de Borée. 2007. 39,90 €.
 
Autres livres remarquables de François Morel : Le Livre des vins insolites (prix Grand Cru de Saumur, Flammarion 2000), Les crus et le cuit (80 recettes originales au vin, Fleurus 2006) et Le voyage insolite de l’amateur de vin (Kubik 2006).
 
 
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1 décembre 2007 6 01 /12 /décembre /2007 16:52
François Desgrandchamps, Matthieu Garçon : Littérature et gourmandise.
 
Vous vous souvenez de la madeleine de Proust ... Combien de fois, à la lecture d’un passage évoquant un plat, ne vous êtes-vous langui de ne pouvoir partager les émotions gustatives des personnages ? Celles-ci vous sont désormais accessibles, grâce à François Desgrandchamps. Son idée : explorer la littérature française sous l’angle gastronomique et créer une quarantaine de recettes s’inspirant des pages les plus gourmandes.
 
Outre la madeleine précitée, Littérature et gourmandise ne néglige aucun genre : amuses-bouche, roman, entrées, poésie, plats principaux, essai, desserts, ... On ne sera pas surpris de trouver deux recettes de Brillat-Savarin, pas plus que la blanquette de veaux qu’appréciait le commissaire Maigret, ou un rôti de porc moutarde que s’enfila Pantagruel. Aucune référence par contre à Salammbô, roman où l’on festoie beaucoup, mais Flaubert, pour qui il fallait « à boire et à manger à chaque page » est tout de même bien représenté, au travers d’un roastbeef de Bouvard et Pécuchet et d’une soupa à l’oignon bovaryste. Plus près de nous, on trouvera un canard rôti aux navets, échappé de Vipère au poing, ou des paupiettes mijotées par un Singe en hiver, roman où l’on boit sans-doutes autant que l’on mange.
 
Sophistiquées, canailles, ou encore très simples comme ces frites du Premier homme (des vraies, cuites en deux bains), les recettes s’accompagnent d’un extrait de chaque ouvrage, ainsi que des photos de Matthieu Garçon  qui retranscrivent subtilement l’atmosphère des livres. Certes, tout cela manque un peu de vin, mais voilà une très belle idée cadeau pour tous les amateurs de belles lignes et de bonne chère.
 
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Littérature et gourmandise. François Desgrandchamps, Matthieu Garçon. 200 pages. Editions Minerva. 2007. 45 €.
 
 
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1 décembre 2007 6 01 /12 /décembre /2007 16:47
Tout ce qu’il faut savoir sur le vin.
 
Ce premier décembre me rappelle que 2008 approche à grands pas. Il est d’ailleurs grand temps que j’écrive un article sur l’un des nombreux livres écrits à l’occasion du centenaire de la révolte des vignerons du Midi ... Ce sera ma bonne résolution de fin d’année. Celle-ci en vaut une autres. Si parmi celles que vous projetez pour 2008 figure celle de vous alimenter quotidiennement d’un petit verre de connaissances œnologiques, alors ce calendrier pourrait vous y aider.
 
A chaque jour vous trouverez une information sur une région, une appellation, un cru, un cépage, un domaine, un point d’histoire ou de culture. Certes, elles ne sont pas toujours très approfondies, mais ce calendrier vise des objectifs plus ludiques et hédoniques qu’académiques. Comment peut-il en être autrement dans une série comprenant une vingtaine de titres, consacrés notamment au Dalaï-Lama, au foot, à l’humour (l blague du jour …), au Sudoku (une grille par jour …) ou encore à la cuisine (avec, vous l’aurez deviné, une recette par jour) ?
 
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Tout ce qu’il faut savoir sur le vin. Calendrier 2008. Editions 365. 12,90 €.
 
 
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26 novembre 2007 1 26 /11 /novembre /2007 18:34
Revue Number Wine
 
Saluons l’arrivée d’une nouvelle venue dans l’univers des publications sur le vin. Dans la mouvance des petits magazines ciblant délibérément le lectorat des jeunes cadres urbains, voici Number Wine. Bimestriel, gratuit et distribué dans un petit nombre d’endroits sélectionnés (aéroports, hôtels, certains cavistes, ... avec une formule d’abonnement) celui-ci se décline en une version française et une version anglaise.
 
Bien que l’équipe rédactionnelle soit franco-américaine, le style est bien anglo-saxon, hédonisme et humour étant bien au rendez-vous. Les articles sont assez légers, plaisants, souvent un peu brefs, sur des sujets qui auraient parfois mérités d’être un peu approfondi. Le positionnement est cependant moins d’approfondir que l’élargir l’horizon : les vignobles du nouveau monde sont aussi représentés que les européens, les nouveaux modes de consommation du vin sont explorés, les bars à vins présentés sont à Paris, Los Angeles ou à l’Ile Maurice. L’objectif, louable en cette période de crise viticole, étant d’amener le lectorat à découvrir et à explorer sans a priori le monde du vin.
 
Le sommaire de ce premier numéro est en droite ligne avec sa ligne éditoriale : « a magazine about wine and pleasure ». Ces pleasures incluant whiskies et autres spiritueux. Au sommaire de ce numéro d’octobre / novembre, donc : Volnay, le vin et le rugby, les vins du Chili, et de nombreux autres articles, reportages, interviews et quizz. Souhaitons à Number Wine de nous offrir beaucoup de plaisir !
 

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14 novembre 2007 3 14 /11 /novembre /2007 07:40
Claude Chapuis : Le chemin des vignes
 
Né au sein d’une famille vigneron d’Aloxe-Corton, Claude Chapuis a déjà consacré plusieurs ouvrages aux vins de Bourgogne et à cette appellation en particulier. Il anime régulièrement une chronique sur une radio locale, chronique dont est issue la matière première de cet ouvrage. Si le sous-titre « Tout ce qu’on ne vous a pas encore dit sur les vins de Bourgogne » peut paraître un peu prétentieux, le texte dévoile, à l’inverse, un homme très humble devant la nature et ceux qui y travaillent souvent durement pour nous en livrer les fruits.
 
Claude Chapuis soulève pour nous un pan du voile qui derrière lequel opèrent les mystères du vin, issu de l’union de la terre, de la vigne et de l’homme. Il en évoque avec verve et poésie de nombreux aspects. La terre et les paysages bourguignons tout d’abord, qu’il rend presque palpable sous nos yeux, de la douceur des printemps aux rudes gelées des hivers. Ce sont également les cabottes, ces cabanes de pierre qui ponctuent les coteaux et que l’on a parfois rasées pour planter quelques ceps de plus.
 
Puis c’est au tour des fils du terroir que sont les cépages. Pinot noir et Chardonnay sont bien entendu de la partie. Mais d’autres cépages sont également présents : l’aligoté tout d’abord, auquel il faut rendre justice ; le pinot-beurot dont le nom n’est pas issu d’un hypothétique goût de beurre mais dérive de la bure des moines ; ainsi que le pinot blanc ou encore le melon.
 
Du moine vigneron au vigneron manager d’aujourd’hui, qu’ils se basent sur des dictons ou se fassent assister par leur ordinateur (voire les deux en même temps), l’histoire et le labeur des hommes est le thème de prédilection de Claude Chapuis. Une histoire à réécrire sans cesse, de millésime en millésime, où le succès n’est jamais acquis. Une histoire où compteront toujours l’écoute et la compréhension de ce que le terroir, le climat et la vigne se disent.
 
Se déroulant telle une conversation amicale, avec une grande simplicité de ton et une humilité devant son sujet, ce petit livre n’en contient pas moins une somme de connaissances. On y croise Voltaire (grand amateur de Cortons), Lamartine et Vincenot autant que d’anonymes vignerons, courtiers et négociants. Voilà bien un livre de garde, non seulement pour les amateurs de Bourgognes, mais aussi pour tous ceux qui veulent parcourir le chemin des vignes avec un guide éclairé. 

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Le chemin des vignes
. Claude Chapuis. 128 pages. Editions de Bourgogne. 2006. 14,50 €.
 
 
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10 novembre 2007 6 10 /11 /novembre /2007 20:01
Maxime Bucciarelli : Histoire des vins de Moselle
 
« Fleuve riche en coteaux que parfume Bacchus ». C’est en ces termes qu’Ausone, poète et consul bordelais du IVème siècle (l’un des deux Saint-émilions 1er Grands Crus classés A porte son nom), décrit la Moselle. Or, force est de constater que les vins français de la vallée de la Moselle ne jouissent aujourd’hui pas d’une grande réputation. A l’inverse, les rieslings allemands de Mosel-Saar-Ruwer figurent parmi les meilleurs au monde. Quant aux vins des coteaux luxembourgeois de la Moselle, ils ont été chantés entre autres par Jacques Brel et Nino Ferrer. Cet ouvrage vient à point pour réparer cette injustice. 

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Le vignoble mosellan à Contz-les-Bains
(photo Maxime Bucciarelli)

 
L’histoire n’a en effet pas épargné cette région, et sa viticulture en a largement fait les frais. Pourtant, elle connut des périodes très fastes, depuis l’arrivée des premiers ceps de vignes avec l’armée romaine, dès le IIIème siècle. La topographie de la vallée de la Moselle est en effet très propice à la vigne, et cela malgré sa position très septentrionale. Succession de coteaux bien orientés, géologie idoine (couches marno-calcaires en-dessous de sols graveleux et argileux), protection des gelées grâces aux brumes du fleuve. Enfin, le cours régulier de la Moselle en faisait alors un axe préféré au Rhin, bien plus capricieux. Trèves, capitale de l’Empire Romain d’Occident, et Metz, doivent très certainement leur prospérité à la proximité d’un vignoble de renom. Celui-ci survécut aux invasions barbares, et contribua à décider en l’an 511 Théodoric, beau-frère et opposant de Clovis, à choisir Metz comme capitale de l’Austrasie. Son royaume comprenait notamment l’Alsace, la Champagne et la Rhénanie, montant jusqu’aux actuels Pays-Bas.
 
Le clergé a joué un rôle clé durant la période Mérovingienne pour le maintien de l’unité du royaume. Les évêques se devaient d’avoir une bonne cave afin de recevoir dignement le roi et les hauts-dignitaires du royaume ; de là date la tradition du vin d’honneur. Pour cela, ils entretenaient souvent un vignoble de qualité. A partir de la fin du VIème siècle se sont développés monastères et abbayes. Source de revenus, mais aussi symbole du sacrifice de Jésus, le vin faisait alors l’objet d’efforts qualitatifs croissants. L’ère de Charlemagne vit un développement sans précédent du commerce fluvial. Les vins de Moselle en profitèrent largement. L’intérêt porté par l’Empereur est surtout connu en France au travers de son legs d’un fameux vignoble bourguignon au monastère de Saulieu. Mais il fit aussi planter de la vigne en de nombreux endroits, dont Guentrange à proximité de Thionville. 
 
L’aventure se poursuivra jusque vers le second tiers du XIXème siècle. Le vin de Moselle, apporté dans ses bagages par Charles, cardinal de Lorraine, fut déclaré « Roi des vins » lors du concile de Trente. Il faisait alors une très forte concurrence aux clairets bordelais sur le marché anglais. Henri II jugea les vins « rinoys » (de Moselle et d’Alsace) équivalents aux vins de France et les paya au même prix. Cette concurrence se renforça avec la Guerre de Cent ans (1337-1453) entravant l’exportation des vins de Bordeaux. La recherche de meilleurs rendements va cependant conduire à réduire la qualité. L’exode huguenot qui suivi la révocation de l’Edit de Nantes (3.000 Messins ont alors fui à l’étranger) et la Guerre de Trente ans accentueront ce mouvement, malgré la réaction du parlement de Metz qui mit en place une règlementation s’apparentant déjà à celle des AOC.
  

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Deux cartes anciennes, extraites du livre, montrant la vigne plantée "en foule"

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Après la Révolution de 1789 la bourgeoisie va progressivement investir dans le vignoble, privilégiant des vins plus corsés aux clairets produits jusque-là. Le peuple va également s’approprier la vigne en fonction des moyens dont il dispose. La vigne se développe à nouveau, avec 5.000 hectares recensés en 1802 et 6.000 en 1878, au moment de l’annexion allemande. Avec un climat et des cépages équivalents à ceux de la Champagne, la Moselle intéressa alors fortement l’industrie allemande des vins pétillants ou Sekt. Manquant de matière première, elle importa massivement les moûts mosellans. Plusieurs maisons allemandes, mais aussi champenoises (dont Roederer ou encore Mercier) installèrent des succursales en Moselle. Des maisons lorraines lancèrent avec succès leur propre marque. 
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L’offre avait du mal à suivre la demande. Il fallut la tragique invasion du phylloxéra pour ravager progressivement le vignoble. Des premiers signes visibles dès 1873 à sa maitrise en 1917, plus de 4.400 hectares de vigne ont été détruits. S’y sont ajouté les destructions de la Grande Guerre puis le départ des Allemands en 1818, coupant le vin de Moselle de son principal marché. L’administration française n’était alors pas pressée d’offrir un marché de substitution à ces vins issus de la « Sibérie française » alors qu’il y avait une production massive de vins du Midi et d’Afrique du Nord à écouler. Un autre facteur accélérant le déclin du vignoble mosellan fut le développement croissant du tissu industriel, notamment autour du bassin minier, requérant force main d’œuvre. Au-delà de cette histoire aux nombreuses péripéties, Maxime Bucciarelli conte également le labeur quotidien des vignerons, ainsi que la variété et les histoires des nombreux cépages qui furent utilisés, tout cela richement documenté et illustré (l’auteur est aussi collectionneur de cartes postales anciennes).
 
Et aujourd’hui ? Le vignoble mosellan connait une véritable renaissance. Une poignée de vignerons ont fait un travail qualitatif sur plusieurs décennies, ayant notamment permis un classement en VDQS (Vin Délimité de Qualité Supérieure). Trois secteurs sont concernés : la rive gauche de la Moselle (9 villages), la rive droite (4 village) et la région de Vic-sur-Seille (où habita le peintre Georges de La Tour). L’encépagement est constitué de Riesling, d’Auxerrois, de Gewürztraminer, de Pinot Blanc, Gris, Rouge ou Meunier, de Müller-Turgau (cépage allemand que l’on ne trouve pas ailleurs en France), et de Gamay (qui intervient dans la fabrication du vin gris). Les vins sont friands, nerveux ou tendres, assez typiques des zones septentrionales tempérées. Ils séduisent par leur fraicheur et leur fruité, accompagnant avec bonheur la cuisine régionale. Les viticulteurs mosellans (dont la plupart sont présentés dans le livre) sont tous engagés dans une démarche de valorisation de leur terroir, passant par une recherche constante d’amélioration de la qualité.
 
Puisse ce livre vous donner envie de découvrir ou de redécouvrir l’un de ces vins de Moselle qui faisait chanter Brel ! 

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Histoire des vins de Moselle
. Maxime Bucciarelli. 200 pages. Serge Domini Editeur. 2006. 45 €. 
 
L'édition est de seulement 1.500 exemplaires. Le livre est n'est donc pas distribué très largement, mais vous pouvez le trouver sur le site de la Fnac. Si vous voulez en savoir plus sur la Moselle et sa gastronomie, n'hésitez pas à consulter le site de l'Office du tourime de la Lorraine, les pages consacrées à la gastronomie sont très complètes.

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