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14 octobre 2010 4 14 /10 /octobre /2010 06:24

semainedugout2010Dans le vaste monde du vin, les accords avec les mets forment un continent dont l’exploration pemet de vivre de véritables moments de grâce. Pour beaucoup, c’est malheureusement une jungle impénétrable, aussi restent-ils au bord et s’arrêtent-ils à quelques grands classiques. Les accords classiques (fromages et vin rouges par exemple) ne sont pourtant pas toujours des plus heureux, même s’ils se transmettent comme des vérités inébranlables. Allons plus loin, avec ce livre désormais classique de Philippe Bourguignon : L’accord parfait.

 

Disons-le d’emblée, l’accord parfait n’existe que rarement. Et c’est Philippe Bourguignon, sommelier réputé, qui le dit. Au restaurant, il est rare que tous les convives aient choisi le même plat. C’est évidemment plus simple chez soi, mais on n’a pas toujours la bouteille idoine du millésime idoine. Mais si la perfection n’est pas de se monde, il est tout de même autorisé de tenter de s’en approcher, ou a minima de rechercher les associations mets-vins les plus intéressantes.

 

De Bandol à Vosne-Romanée, près de 50 appellations sont prises sous la loupe. Pour chacun de ces vins (et même pour les eaux-de-vie) Philippe Bourguignon donne des explications sur leurs caractéristiques, leurs bouquets, leurs arômes et, à partir notamment de ses propres expériences, prodigue des conseils quant aux mariages les plus heureux. On y trouvera également quelques recettes concoctées par de grands chefs, afin de réaliser un véritable mariage d’amour.

 

C’est donc bien une affaire de passion entre un vin et un plat, donc une affaire bien subjective, comme le dit l’auteur lui-même : « rien de plus insaisissable, de plus éphémère (…) il faut savoir être tolérant avec les accords ». Tolérant et innovant ! Bon nombre d’accords sont a priori assez surprenants, en tous vont à l’encore des idées reçues communément admises. Et tant pour montrer la relativité des accords parfaits que pour susciter la curiosité et guider l’exploration, une liste de vins et de plats alternatifs est à chaque fois suggérée.

 

Beau, par la qualité des photographies qui l’illustrent, le livre est également très pratique. L’entrée principale se fait par les vins (Philippe Bourguignon est sommelier et non cuisinier), mais un index par plats permet de faire le cheminement inverse et de trouver le bon vin à partir du menu. Et un carnet pratique clôt le livre avec des conseils sur le service.

 

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L’accord parfait. Philippe Bourguignon. Préface de Jacques Puisais. Photographies de Daniel Czap. 176 pages. Editions du Chêne. 2009 (première édition de 1997). 20 €.

 

 

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13 octobre 2010 3 13 /10 /octobre /2010 06:14

semainedugout2010A la suite du Goût du vin, de nombreux ouvrages ont traité des méthodes de la dégustation. Peu d’entre eux apportent réellement du neuf. C’est ce qui rend d’autant plus intéressante l’approche qui est proposée dans ce livre par Myriam Broggi-Praz : La dégustation revue et corrigée.

 

Journaliste, consultante et formatrice de sommeliers, Myriam Broggi-Praz a expérimenté pendant ces vingt-cinq dernières années les principes généralement enseignés. De cette mise à l’épreuve de la théorie elle a pu conclure que de nombreuses contrevérités étaient communément admises et transmises. Certes, elle-même ne prétend pas détenir toute la vérité, mais en nous faisant part de manière très didactique des fruits de son expérience, elle conduit le lecteur à se reposer des questions sur ses propres manières d’appréhender le vin.

 

Le livre s’articule en trois grandes parties. Au départ, il répertorie et démonte de nombreuses erreurs et indique les bonnes pratiques. Très didactique, il procède « pas à pas », à la manière d’un cours pratique face à un parterre de professionnels. On perçoit par là toute la rigueur que requiert par exemple le métier de sommelier, dans l’ensemble de ses gestes. Le service, la température, le vocabulaire utilisé, tout est passé au tamis !

 

Après ce filtre, et c’est la deuxième partie du livre, est exposée une nouvelle approche de la dégustation. En quoi consiste-t-elle ? Tout bonnement à revenir aux fondamentaux de la dégustation ! A savoir, passer par l’examen visuel, olfactif et enfin gustatif, en mettant des termes précis sur ce qui est perçu. Sans emphase, sans dresser d’inventaire, mais en restant simple, concret, cohérent et juste. C’est ainsi que le dégustateur pourra retrouver du plaisir dans la dégustation, du plaisir dans le vin.

 

La troisième partie du livre donne des informations plus techniques sur les différents types de vin, leurs modes d’élaboration, et l’influence de ces modalités sur le goût du vin. C’est donc un livre très concret et didactique. On y trouve par contre plusieurs redondances entre ses différentes parties. C’est un peu comme s’il avait été élaboré à partir de différents textes, mais sans toujours s’assurer de l’homogénéité de l’ensemble… Un bémol qui n’enlève rien à l’intérêt de cet ouvrage très pratique. 

 

dégustationrevuecorrigée

 

La dégustation revue et corrigée – Nouveau guide pratique. Myriam Broggi-Praz. 232 pages. Editions Favre. 2007. 20 €.

 

 

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 06:11

semainedugout2010Certes, ce n’est pas en lisant un traité de natation que l’on apprendra à nager. Le meilleur livre du monde sur la dégustation ne fera pas de nous un dégustateur chevronné. Mais il est du vin comme de toute choses, suivre avec humilité les leçons d’un professionnel (je n’ose parler de Maître…) permet d’éviter de nombreuses erreurs et d’accéder plus rapidement au plaisir de la dégustation (au Nirvana, allais-je écrire…). Ce sont de telles leçons que propose l’ouvrage de Philippe Faure-Brac : Comment goûter un vin.

 

« De l’émotion avant toute chose » : Philippe Faure-Brac rappelle en introduction que la dégustation est en premier lieu une affaire de sens et de plaisirs : le goût, l’odorat, la vue, mais aussi le toucher et l’ouïe sont sollicités. Puis c’est autour de la réflexion, de la mémoire, de l’univers culturel propre à chacun d’être mobilisés. Art de vivre au travers de l’introspection qu’il requiert, le vin l’est aussi par l’invitation au voyage et donc à la rencontre de l’autre qu’il suscite. Il ne saurait donc y avoir une vérité unique en la matière, juste des clés de compréhension pour mieux entrer et explorer l’univers du vin.

 

C’est un privilège de pouvoir avoir un Meilleur Sommelier du Monde comme guide. D’une part il nous donne d’entrée de jeu les quelques clés utiles, sans s’appesantir. D’autre part il nous accompagne dans un voyage sur neuf continents, neuf grandes familles de vins, allant des vins blancs secs aux rouges évolués. Ces continents offrent à leur tour 50 étapes. Elles sont généralement constituées d’une combinaison d’un cépage et d’une appellation (le sauvignon sur l’AOC Sancerre, le mourvèdre sur l’AOC Bandol, le nebbiolo sur la DOCG Barolo, …). Cette approche permet à la fois d’appréhender les cépages et leurs caractéristiques, en même temps que les terroirs, et bien entendu l’interaction des deux. Elle offre le double avantage d’être simple et accessible, tout en évitant d’être réducteur.

 

Car chaque étape donne lieu à un exposé très complet. Dans un premier temps l’auteur donne un point de vue d’ensemble, où il explique son choix, marque ses préférences, donne des conseils de service, bref nous parle tant en professionnel qu’en dégustateur ayant ressenti des émotions. Cette introduction est complétée d’explications sur les spécificités du cépage et de l’appellation en question. Elle se conclut par un descriptif de dégustation, tant pour l’œil que pour le nez et la bouche. Des informations quant à la température de service, au prix, aux accords recommandés, à quelques producteurs sélectionnés viennent en compléments utiles.

 

Avec ses cinquante étapes, ce livre peut aussi donner envie de se faire une feuille de route sur une année, en prévoyant une escale par semaine. Un peu à la manière de Julie réalisant une recette de Julia par jour…

 

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Comment goûter un vin. Philippe Faure-Brac. 312 pages. Editions du Chêne. 2008. 19,90 €.

 

Le livre existe également en version reliée (l'édition originale de 2006, 39,90 €) et en coffret cadeau (avec un collier de Baccchus et un bouchon bijou, 29,90 €).

 

 

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11 octobre 2010 1 11 /10 /octobre /2010 06:06

semainedugout2010A l’occasion de la semaine du goût (du 11 au 17 octobre 2010), je vous propose une série de livres autour de la dégustation du vin, de ses accords avec les mets, de son service. A tout seigneur, tout honneur, j’entame cette série d’article avec le livre phare d’Emile Peynaud et de Jacques Blouin : Le goût du vin.

 

Faut-il encore présenter Emile Peynaud ? Surnommé le « père de l'œnologie moderne », ce professeur à l'Université de Bordeaux et praticien réputé a exercé une forte influence sur l’évolution des techniques de vinification dans la seconde moitié du XXe siècle. Attention accrue à la maturité du raisin vendangé, tris sévères, contrôle des températures, contrôle de la fermentation malolactique, ne sont que quelques exemples des apports qu’il a théorisés et mis en œuvre au travers de son travail d’œnologue. Alors qu’au début de sa carrière, il était un simple employé du négociant bordelais Calvet…

 

Par ce livre, initialement édité en 1980, il démontre que la dégustation du vin doit être abordée avec la même rigueur que le travail à la vigne et au chai, proposant ni plus ni moins qu’une « éthique du vin, une morale du savoir-boire ». Car il n’oublie pas que c’est avant tout le plaisir qui doit être recherché dans la dégustation et non l’exploitation de connaissances académiques. « Mieux connaître pour mieux apprécier » est en effet le fil conducteur de cet ouvrage de référence.

 

Dans un premier temps, il explique les mécanismes physiologiques de la vue, de l’odorat, du goût, afin de comprendre leur fonctionnement pour mieux décrypter les sensations qu’ils véhiculent. Pour autant, notre perception n’est pas que le fruit d’un mécanisme physiologique. De nombreux aspects psychologiques interviennent également, ainsi que le contexte de la dégustation, tous sont développés ici. La dégustation procède en effet d’une introspection pour identifier ses sensations : « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l'univers du vin » aurait aussi pu être un crédo du livre.

 

Tous les aspects de la dégustation sont donc traités de manière approfondie. Emile Peynaud et Jacques Blouin étayent  leur propos avec beaucoup d’exemples et d’illustrations. Ils donnent de nombreuses clés méthodologiques, ainsi qu’un riche vocabulaire. « Ce qui se perçoit bien, s’énonce aisément » pourrais-je ajouter, car les auteurs insistent à juste titre sur l’utilisation de termes décrivant aussi précisément que possible ce qui est ressenti. En ouvrant ainsi la voie à une approche analytique de la dégustation, ils permettent l’objectivation (par des fiches de dégustation par exemple) et le partage de ce qui est ressenti. Cette démarche n’est donc absolument pas incompatible avec une approche hédoniste du vin, bien au contraire.

 

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Le goût du vin – Le grand livre de la dégustation. Emile Peynaud & Jacques Blouin. 238 pages. Editions Dunod. 2006 (4ème édition). 49,90 €.

 

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Le goût du vin est un ouvrage de référence pour les professionnels et amateurs avertis, les plus débutants pourront se tourner vers une version simplifiée, à un prix très avantageux : Découvrir le goût du vin. Emile Peynaud & Jacques Blouin. 256 pages. Editions Dunod. 2005 (2ème édition). 19,90 €.


 

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4 octobre 2010 1 04 /10 /octobre /2010 07:35

Jean-Pierre Gauffre : Petit dictionnaire absurde et impertinent de la vigne et du vin.

 

faugas-detailLes petits livres sur le vin sont aussi nombreux à sortir que leurs grands frères. Mais contrairement à ces derniers, généralement des éditions luxueuses et richement illustrées et au contenu soigné, les « petits », surtout quand il s’agit d’abécédaires, de miscellanées ou de livres d’initiation, se résument trop souvent à la compilation des mêmes informations « de base ». Ce Petit dictionnaire fait partie des heureuses, je dirais même des joyeuses exceptions.

 

De « alcool » à « zymase », Jean-Pierre Gauffre s’amuse et nous amuse avec 120 mots issus du monde du vin. Avec parfois un brin de férocité, mais toujours avec beaucoup d’esprit, il leur donne une définition humoristique pas toujours piquée des vers ! Et pour que le plaisir de la lecture puisse également avoir l’alibi de la connaissance, beaucoup de notion bénéficient également d’une définition sérieuse. Sérieuse ? Voire… car l’humour permet de dire bien des vérités, ainsi pour l’œnotourisme (qui a fait chauffer bien des claviers lors d’une précédente session des vendredis du vin) défini comme « bouée de sauvetage de toute une partie de la profession vitivinicole ». Le french paradox, les vins de garage, Robert Parker, ou encore les primeurs ne sont pas en reste. Mais je ne vais pas tout vous dévoiler, tout au plus vous dirais-je que la zymase est une enzyme permettant la transformation du sucre du raisin en alcool et en gaz carbonique, la célébrité mondiale du champagne tient finalement à très peu de chose…

 

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Petit dictionnaire absurde et impertinent de la vigne et du vin. Jean-Pierre Gauffre. Illustrations d’Arnaud Faugas. 144 pages. Editions Féret. 2009. 12,80 €.

 

NB : vous aurez certainement reconnu dans le titre de cet article une référence à ce mot de Francis Blanche : « Vous me demandez si je suis athée ? ... Je suis plus intéressé par le vin d'ici que par l'eau de là ». Celui-ci de Jean Arp est moins connu : « L'humour c'est l'eau de l'au-delà mêlée au vin d'ici-bas ».

 

 

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1 octobre 2010 5 01 /10 /octobre /2010 07:06

La 3ème édition de Livres en Vignes a été cette année encore le cadre de trois prix littéraires.

 

Le prix « Livres en Vignes », attribué à un ouvrage de littérature généraliste contemporaine, est décerné à Martin Provost pour Bifteck (éditions Phebus). Metteur en scène, auteur de Séraphine, film aux sept Césars, Martin Provost signe ici un conte contemporain qui voit un boucher breton sachant « faire chanter la viande » s’embarquer pour les Amériques avec ses sept enfants…

 

Le Prix « du Clos Vougeot », attribué à un ouvrage portant sur le vin, la vigne et l'art de vivre va à Claude Gilois et Ricardo Uztarroz, pour Tour du monde épicurien des vins insolites (éditions Arthaud). Enfin, un Prix « Coup de Cœur » a été attribué à Laurent Gotti pour son livre Hospices de Beaune (éditions Féret).

 

bifteck       tourdumonde       hospicesbeaune

 


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27 septembre 2010 1 27 /09 /septembre /2010 07:08

Laurent Baraou & Arnaud Septime : La Face Cachée du Vin.

 

Caviste renommé installé dans le village de Bû en Eure-et-Loir, Laurent Baraou s’est associé à Arnaud Septime, allias Monsieur Septime, pour rédiger La Face cachée du vin. Les auteurs ont mené l’enquête dans les arcanes de la production, du marketing et de la distribution du vin. Mais si elle prétend nous révéler tout ce que nous ne voulions pas forcément savoir sur le vin, cette face cachée est-elle un véritable pavé dans la mare ou s’agit-il d’une vieille lune ?

 

La thèse n’est pas nouvelle : tout était mieux autrefois, le vin comme ceux qui le faisaient et ceux qui le buvaient. « Converti au début du XXème siècle à la monoculture, le vigneron devint viticulteur tandis que la machine prit le pas sur l'homme et sur la nature ; le produit chimique sur le savoir-faire, et l'œnologue sur la vie ». Car voici le premier des hommes à abattre, l’œnologue, armé d’une batterie de produits en tous genre, prêt à trafiquer le vin pour qu’il réponde mieux aux goûts standardisé que le marketeur aura pré-vendu. Nous avons notre seconde cible. Il ne reste plus que l’épicier de la grande distribution et le portrait de groupe des affreux sera complet !

 

Vieille lune également, la diatribe contre la grande distribution. Faut-il regretter que le vin se soit démocratisé et sa consommation popularisée ? La majeure part des vins actuellement consommés sont vendus par la grande distribution. C’est un marché de masse, y compris pendant la période des foires aux vins. En-dehors parfois de quelques produits locaux ou spécifiques, c’est un marché qui requiert du volume, pour une clientèle qui recherche le plus souvent un vin agréable à boire, de qualité constante, à un prix abordable. Il en est de même à l’autre bout de la chaîne, avec l’univers du luxe. Les vins qui y sont produits et commercialisés sont sortis depuis longtemps de l’univers du vin proprement dit. Tirer à boulets rouges sur le Groupe LVMH ne sert en rien la promotion d’une 3ème voie, de moins en moins étroite, vers laquelle se dirigent des amateurs toujours plus nombreux et mieux informés.

 

Mieux informés, notamment par des livres comme celui-ci. En cherchant coûte que coûte à démontrer comment le monde vitivinicole s’est perverti et a perdu son âme en s’industrialisant, il peut parfois manquer de nuances. Mais trop rares sont ceux qui tiennent un tel discours de réalité, qui dévoilent sans concessions les nombreuses pratiques de manipulation qui ont cours dans le monde du vin. Manipulations à la vigne, sur laquelle on déverse annuellement une large proportion des produits de synthèse utilisés dans l’agriculture, avec parfois de lourdes conséquences environnementales et sanitaires pour les ouvriers. Manipulations au chai, au travers d’un levurage rendu nécessaire par la destruction de l’écosystème naturel de la vigne, de nombreux correcteurs de goût, ou de technologies permettant de « travailler le vins ». Manipulations, enfin, par un certain marketing, qui fait passer pour « naturel » un produit qui, pour parfois ne l’est plus depuis longtemps.

 

Mais fort heureusement, les vignerons (44 d’entre eux sont présentés en fin de l’ouvrage), les cavistes, les médias (surtout les médias alternatifs, comme les blogs) et les amateurs qui résistent à ce système sont de plus en plus nombreux. L’intérêt du livre est d’ouvrir le débat, en des termes parfois excessifs, mais avec une passion aujourd’hui trop souvent absente des échanges.

 

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La Face Cachée du Vin. Laurent Baraou & Arnaud Septime. 180 pages. François Bourin Editeur. 2010. 19 €.

 

 

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24 septembre 2010 5 24 /09 /septembre /2010 07:09

vdvlogo.pngUn thème inhabituel pour cette 29ème édition des vendredis du vin. Car si les vendredistes ne sont pas des buveurs d’étiquettes, privilégiant généralement le fond à la forme, notre président du mois, François Desperriers (Bourgogne Live), nous encourage à ouvrir les yeux sur le contenant. Peu importe l’ivresse donc, pourvu qu’il y ait un flacon qui nous ait tapé dans l’œil...

 

« Imaginée en 1996, dernière année érotique du siècle après 1969 (à condition de se mettre les chiffres en face des yeux), cette étiquette est dédiée à Serge Gainsbourg et Jane Birkin : que la liberté était belle et croquante en ces temps-là ! ». Voici donc toute l’histoire de cette cuvée érotique imaginée par Seppi Landmann, qui ajoute, militant : « Aujourd’hui, la frilosité actuelle et le prohibitionnisme rampant de nos élus et de nos frénétiques législateurs remet plus que jamais la maxime de Montaigne à l’ordre du jour : versez-leur de bons vins, ils vous feront de bonnes lois. »

 

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Pour Jay McInerney*, il n’y a qu’une seule activité qui peut apporter plus de plaisir que de déguster un bon vin avec un bon plat. Et, ajoute-t-il, si vous dégustez avec la bonne personne, le premier plaisir peut, plus souvent qu’à son tour, vous conduire vers l’autre. Il aurait pu ajouter que certains flacons sont mieux prédisposés que d’autres pour donner un coup de pouce à Eros. Voyons justement ce qui ce dissimule derrière la gravure coquine qui orne ce flacon-ci...

 

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Si Seppi a fait cette cuvée en Riesling ou en Crémant, ici j'ai préféré le Muscat. Un cépage aimablement fruité, évoquant pour moi le printemps et l’éveil des sens. C’est également bien connu que les Alsaciens plébiscitent l’accord du Muscat avec les asperges, légume phallique que l’on est autorisé à prendre en main. Ce cépage rend-il, à l’instar du Champagne, les femmes plus belles ? Sans doute, si l’on en croit Alphonse Daudet : « Le dimanche nous allions aux moulins, par bandes. Là-haut, les meuniers payaient le muscat. Les meunières étaient belles comme des reines, avec leurs fichus de dentelles et leurs croix d'or ».

 

Ailleurs, avec une verve aussi militante que celle de Seppi, c’est Aragon qui le cite dans La Rose et le réséda : « Il coule il coule il se mêle / À la terre qu'il aima / Pour qu'à la saison nouvelle / Mûrisse un raisin muscat ». Mais je laisse volontiers les mots de la fin à Serge et Jane, puisqu’ils ont été à l’origine de l’idée de cette cuvée érotique :

 

 

 

 

 

* : dans son livre A Hedonist in the cellar – Adventures in wine.

 

 

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21 septembre 2010 2 21 /09 /septembre /2010 22:06

 

livresenvignes.jpgCe week-end se tiendra la 3ème édition de Livres en Vignes, rendez-vous incontournable des amoureux du vin et de la littérature. Enfin, presque incontournable, puisque je ne vais pas pouvoir m’y rendre. A mon plus grand regret d’ailleurs, au vu de la programmation, cette année encore très riche.

 

L’événement aura lieu au Château du Clos Vougeot, les 25 et 26 septembre, en pleine vendanges au Clos. Celles-ci doivent en effet avoir lieu entre le 23 et le 25. Côté littérature, sous la présidence de Didier Van Cauwelaert, plus de 80 auteurs seront sur place pour des rencontres, conférences, et bien entendu des dédicaces… Seront notamment présents : Claude Chapuis, Davis Cobbold, Philippe Faure-Brac, Laure Gasparotto, Laurent Gotti, Hugh Johnson, Sébastien Lapaque, Yann Queffelec… pour ne citer qu’une partie de ceux déjà évoqués sur ce blog. Les prix « Livres en Vigne » et « Clos Vougeot » viendront cette année encore couronner respectivement une œuvre de littérature générale et un ouvrage sur le vin, la vigne et l’art de vivre.

 

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Dés débats, animés par André Deyrieux (Winetourisminfrance.com), sont également programmés. L’un d’eux traitera notamment de la profusion de livres sortant actuellement sur le vin. Un autre débat verra Jean-Robert Pitte et Jean-Pierre Coffe rouvrir la question de l’apprentissage du goût à l’école. On se souvient du rapport qu’ils ont remis ce printemps à Valérie Pécresse, Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, sur l’amélioration de la restauration universitaire. Une des suggestions concernait l’éducation des étudiants à la diététique et au goût, notamment (mais c’est devenue l’arbre de la polémique qui a caché la forêt d’un ensemble cohérent de mesures) par l’initiation à une consommation modérée de vin.

 

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Cliquez sur l’image pour télécharger le rapport.

 

Côté images, le public ne sera pas en reste, avec entre autres deux exposition de photographies de vignerons : les portraits réalisés par Jean-Marie Périer pour le livre Les vins de Laure, et des portraits de Michel Joly, qui expose aussi en ce moment à l’Hôtel-Dieu à Beaune.

 

Renseignements complets : livresenvigne.com.

 

 

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20 septembre 2010 1 20 /09 /septembre /2010 22:28

Régis Cailleau : 1001 secrets sur le vin.

 

Dans la série des miscellanées, abécédaires et autres ouvrages rassemblant des articles courts, on trouve rarement des livres qui vont au-delà de l’alignement de banalités. Il faut désormais compter avec 1001 secrets du vin, qui va très certainement faire référence dans cette catégorie. Mille et un secrets… on n’y va pas un fort avec l’accroche ? Non, car c’est avant tout le plaisir du partage, sans rétention égoïste de son savoir, qui semble motiver son auteur. Régis Cailleau, ancien rédacteur en chef adjoint du magazine Cuisine et Vins de France, actuellement responsable de la communication de l’Institut Français de la Vigne et du vin, a largement sillonné les régions viticoles et écumé les endroits où se vend et se déguste le vin. Ce sont les nombreuses informations issues de sa riche expérience qu’il souhaite partager ici avec le plus grand nombre.

 

Le livre s’adresse en effet à un public large qu’il incite à la découverte, avec simplicité et décontraction, mais pas sur un ton simplisme ou désinvolte. Le format abécédaire permet de l’explorer méthodiquement de A à Z, d’y picorer au gré de ses envies, ou de suivre un thème grâce aux renvois entre les entrées. Et les thèmes sont nombreux, puisque le livre se veut « A lire sans modération, pour choisir le vin sans se tromper, le servir avec doigté et le déguster avec subtilité ». La foultitude d’informations qu’il donne n’assomment jamais le lecteur, mais éventent allègrement de nombreux secrets du vin, pour que celui-ci devienne un véritable plaisir à vivre.

 

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1001 secrets sur le vin. Régis Cailleau. 416 pages. Editions Prat. 2010. 14,90 €.

 

 

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